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Trop peu de candidates

Par M’hamed JAIBI

La femme a, depuis la révolution, pris les devants de la scène en tant que symbole du changement et enjeu de la modernité. Et elle a dû se mettre en avant pour se charger de sa propre promotion et assurer sa défense. De sorte que les plateaux télé et les antennes radio ont vu des dizaines de dames de tout bord et de tout âge s’armer de verve et de pouvoir de conviction pour faire valoir leur compétence en tant que journalistes, chroniqueuses ou politiciennes tout à fait à la hauteur.

Il est inutile, alors que les prochains scrutins s’apprêtent à mettre en concurrence diverses formations politiques, de citer nommément celles que l’on a gardées à l’esprit, mais la trop maigre moisson de candidates interpelle, révolte même.

Car si les deux seules femmes ayant résisté au criblage méritent le respect de tous, la place laissée par toutes les candidables inquiète et déçoit.

Ce trop modique pourcentage de candidates à la présidentielle va à contre-courant des objectifs de parité qui ont fait le combat des démocrates et des progressistes depuis la révolution, et plus spécialement de la part des gens de gauche et des associations féministes comme celle des femmes démocrates.

A travers cette quête, la Tunisie s’engageait dans le dernier carré de la promotion de la femme aux postes de commandement politique, mais les partis n’ont pas vraiment suivi.

Or, la présence concrète et en nombre des femmes dans les avant-postes de la prise de décision est un indice essentiel de l’égalité homme/femme et de la participation active de la femme à l’harmonisation de la société tunisienne. C’est d’elle que dépendra l’exploitation concrète des apports spécifiques de la femme à l’économie nationale, au mode de vie, à la modernité, à l’esthétique et à la paix sociale.

Présidant une cérémonie solennelle au Palais de Carthage en l’honneur des femmes, à l’occasion du 13 août, le Président Mohamed Ennaceur s’est exprimé dans ce sens en ces termes : « La Tunisie, qui s’est débarrassée de la dictature, a aujourd’hui besoin d’un nouveau contrat social capable de consacrer les valeurs et mécanismes du modèle sociétal démocratique, civil, équitable et équilibré auquel les Tunisiens aspirent. Ce modèle ne pourra voir le jour qu’avec le soutien et la participation de toutes les forces vives du pays et ne sera efficient que si la femme y occupe la place qui lui revient ».

(Crédit photo : © Présidence Tunisie رئاسة الجمهورية التونسية)

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