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Environnement urbain : Une meilleure implication de la société civile

Les villes tunisiennes ont connu au cours des dernières décennies une importante métamorphose  dans les domaines de l’expansion urbaine et de la croissance démographique, dont les indicateurs pertinents démontrent que près de 70 % de la population totale vit actuellement dans des villes, en plus du grand développement incessant des périmètres urbanisés au détriment des zones agricoles et sylvicoles et des écosystèmes. D’où les problèmes de pollution constatés dans plus d’une région et qui exigent de grands moyens humains et matériels pour venir à bout de ce phénomène dont le premier responsable est le citoyen.

L’évolution démographique, de l’urbanisation et des modes de vie en général ont eu un impact direct sur la gestion des zones urbaines en général et sur la qualité de vie en particulier. Un certain nombre de programmes et de projets visant à améliorer la qualité de vie dans les zones urbaines et rurales ont été élaborés et mis en œuvre par le ministère des Affaires locales et de l’Environnement et les communes. Ces actions visent notamment la promotion de l’esthétique urbaine (espaces verts, parcs urbains, boulevards de l’environnement, boulevards de la terre, voies stratégiques, entrées des villes) et l’assistance des communes  à la préparation et la mise en œuvre de l’Agenda 21 et des stratégies de développement des villes.

Il s’agit aussi d’assurer une gestion adéquate des déchets, d’effectuer l’assainissement des eaux usées, la promotion de l’écotourisme, le contrôle de l’environnemental et la lutte contre la pollution. Parallèlement à ces projets et programmes, le ministère souhaite impliquer et orienter les parties prenantes pour l’intégration de l’environnement dans les différents programmes et projets de développement.

Des lacunes constatées

Cependant de nombreuses lacunes ont été constatées dans les politiques engagées et qui sont principalement causées par la difficulté de la maîtrise de l’urbanisation dans les villes tunisiennes, la mauvaise gestion des plans d’aménagement  urbain en termes d’élaboration, de suivi et de mise en œuvre, la diversité des intervenants dans les zones urbaines et leur manque de communication avec les municipalités. On peut mettre en cause également la politisation des mécanismes de bonne gouvernance, l’absence ou le faible rôle de la société civile. En outre, les programmes de développement sont limités et non adaptés à l’évolution des villes tunisiennes, ce qui ne répond pas aux aspirations des habitants.

Ces imperfections ont influé négativement sur la qualité de vie dans les villes et les villages ainsi que sur les différentes composantes de la société, qui ont protesté à maintes reprises pour  réclamer leurs droits à la réduction des disparités non seulement entre les régions mais aussi entre les villes d’un même gouvernorat  et même entre les quartiers d’une même ville.

Il est devenu nécessaire, de nos jours, de développer et de concrétiser les programmes et projets de promotion de la qualité de vie dans les villes et villages en répondant aux aspirations des habitants. Il est question, en particulier, de veiller à assurer la participation effective de toutes les parties impliquées dans le cadre d’approches participatives et avec des visions avant-gardistes, et ce, pour exploiter rationnellement les moyens humains et matériels disponibles. La finalité de cette politique est d’atteindre les objectifs qualitatifs  et quantitatifs identifiés ainsi que le suivi-évaluation  dans le cadre d’une bonne gouvernance locale et selon les exigences du développement durable.

Améliorer la qualité de vie

L’amélioration de la qualité de la vie était un thème en vogue dans les anciennes politiques de l’environnement. Les gouvernements successifs voulaient donner un sens à leurs actions engagées pour embellir la ville et lui conférer un aspect esthétique adéquat. Toutefois, certaines villes à l’intérieur du pays étaient privées de cet avantage qui se limitait aux grandes métropoles comme Tunis, Sousse et Sfax. La  multiplicité des acteurs, la difficulté de l’intervention pour répondre aux besoins des habitants et l’indisponibilité des financements y afférents, ont rendu la réalisation des projets difficile voire impossible, dans certains cas.

Le gouvernement a décidé au cours des dernières années de changer de tactique en activant le rôle des institutions et en tenant compte des valeurs de la citoyenneté sans oublier la bonne gestion des différents espaces urbains (villes et villages) et le développement de leurs fonctionnalités. Le souci consiste aussi à aménager une infrastructure adéquate pour le développement des villes tunisiennes et la mise à niveau des méthodes de leur gestion. La mise à niveau va concerner ultérieurement les modes de transport qui doivent respecter les exigences relatives à la protection et la préservation de l’environnement.

Par ailleurs, les politiques à mettre en œuvre visent la promotion des systèmes de divertissement dans les villes et les quartiers pour différents groupes d’âge outre le développement des mécanismes de gestion des villes avec  la participation des acteurs de la société civile qui peuvent participer dans les plans d’aménagement urbain, la gestion des espaces publics et des établissements socio-collectifs et l’amélioration de leur état environnemental, la promotion de la propreté et de la gestion  des déchets liquides et solides, la lutte contre le bruit et la pollution de l’air, la préservation du patrimoine matériel et immatériel des villes et des collectivités et la lutte contre les nuisances sous toutes leurs formes.

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