Sans avoir trop poussé le jeu, les Sfaxiens ont géré les débats avec beaucoup de réalisme et une prudence à la limite excessive. La chance leur a également souri aux tirs au but.
Un entraîneur en costume-cravate qui reste calme sur le banc de touche tout au long du match : voilà une image que nous avons l’habitude de voir dans les stades européens et que nous avons fortement appréciée avant-hier à l’occasion de la finale de la Coupe de Tunisie. Nous parlons du nouvel entraîneur du CSS, Nebojsa Jovovic.
Le technicien monténégrin a prôné, certes, une approche défensive mais réaliste à souhait. En plaçant correctement son sa défense et en créant le surnombre en phase défensive, le technicien sfaxien a réussi à atténuer les ardeurs de Maher Hannachi et ses camarades de l’attaque. En effet, à chaque fois que les Etoilés montaient en attaque, ils étaient stoppés tout net par une défense sfaxienne bien en jambes.
L’art d’étouffer son adversaire…
La stratégie de Jovovic était simple : jouer le bloc bas, créer le surnombre en phase défensive, ne pas prendre de risques inutiles et essayer de surprendre l’adversaire dans sa zone de réparation quand l’occasion se présente.
L’occasion en question s’est présentée deux à trois fois à tout casser sur l’ensemble du match, y compris lors des prolongations lors desquelles les Sfaxiens se sont contentés de défendre, attendant bonnement la séance des tirs au but.
Les Etoilés ont beau user de l’arme des balles arrêtées, que ce soit sur corner ou sur coup franc direct, en vain. A chaque fois, Dahmen, appuyé par ses défenseurs, a su éloigner le danger et protéger sa cage jusqu’à ce que l’arbitre siffle la fin des prolongations. Et pour atténuer les ardeurs des attaquants étoilés, il fallait leur fermer toutes les issues qui menaient aux filets de Dahmen. Il y avait tellement de monde dans la surface de réparation sfaxienne que l’espace de manœuvre était si réduit au point que Kechrida et ses camarades de l’attaque étaient obligés de balancer des passes à mi-volée et tenter de gagner les duels aériens. A défaut, ils se sont rabattus sur les balles arrêtées, mais là encore la réussite leur a fait défaut.
C’est qu’à force de créer le surnombre dans leur zone, les Sfaxiens ont fini par étouffer leur adversaire dont la domination des débats durant la deuxième mi-temps, mais aussi lors des prolongations, s’est finalement avérée stérile.
En préservant le style de jeu de l’équipe, n’apportant que deux à trois petits changements au onze de départ, Nebojsa Jovovic s’est montré prudent pour sa première sortie officielle à la tête du CSS. Il a su se montrer patient, même quand il s’agissait de faire des changements. Il a su également parler à ses joueurs, employant les mots qu’il fallait et les encourager jusqu’au dernier tir. La chance a peut-être souri aux Sfaxiens, mais pas seulement : le réalisme de Jovovic y est pour beaucoup.