LA course au palais de Carthage ne cesse de révéler à un rythme quotidien, à l’opinion publique tunisienne et aussi aux observateurs et analystes étrangers, des phénomènes épiques dont il importe d’analyser les soubassements afin que les Tunisiens soient édifiés sur les conditions réelles dans lesquelles se déroule l’opération électorale.
Ainsi, la polémique sonnant toujours plein à propos des parrainages parlementaires soupçonnés d’être truqués a-t-elle donné lieu à l’émergence d’un nouveau phénomène qui risque de fausser le processus électoral présidentiel dans son essence même. Il s’agit des «informations» pullulant quotidiennement sur les réseaux sociaux annonçant le retrait de certains candidats à la présidentielle au profit d’autres sans révéler pour quelle raison et en contrepartie de quelles promesses ou assurances un candidat décide-t-il de se désister au profit de l’un de ses concurrents.
Plus révélateur encore et poussant à toutes les interprétations possibles, certaines annonces de désistement ou dispositions à s’écarter d’eux-mêmes exprimées par des candidats apparaissent suspects et le moins qu’on puisse dire contre nature, pour ne pas dire non crédibles.
Et quand on se rappelle l’ambiance de suspicion et de présomption de corruption accusant certains députés d’avoir monnayé leurs parrainages, l’on ne peut qu’être méfiant en suivant «la dynamique des désistements facebookiens» et aussi en écoutant certains candidats «vendre ou faire la promotion» de leur décision de se retirer, et ce, sur les plateaux TV et les radios qui les invitent, chaque jour, pour faire la publicité ou plus précisément «le marketing» de leur statut de candidats au palais de Carthage, à la chasse quotidienne d’un acquéreur d’un potentiel réservoir électoral en contrepartie d’un «prix juteux».