La Haute autorité de contrôle de l’audiovisuel (Haica) et l’Instance indépendante chargée des élections (Isie), ont décidé d’interdire à trois médias émettant illégalement de couvrir la campagne électorale à savoir : Zitouna, la radio Quran et la chaîne privée Nessma TV fondée par le candidat à la présidentielle Nabil Karoui.
« Il n’est pas permis aux candidats à la présidentielle » anticipée du 15 septembre de « mener leurs campagnes électorales à travers ces chaînes qui ne disposent pas de licence et émettent illégalement », a affirmé M. Nouri Lajmi, le président de l’Haica. Nessma TV, l’une des principales chaînes du pays, fait l’objet depuis octobre 2018 d’une interdiction de diffusion émanant de la Haica mais elle n’obtempère pas et continue la diffusion de ses programmes. La Haica accuse notamment Nessma TV de « se positionner afin d’influencer les organes de l’Etat » et lui reproche de ne pas avoir divulgué l’identité de ses actionnaires, dont ferait partie l’Italien Silvio Berlusconi.
Elle a fait saisir en avril les équipements de la chaîne. Son fondateur Nabil Karoui, qui, rappelons- le vient d’être arrêté cet après-midi par une brigade sécuritaire, au niveau de la station de péage de l’autoroute de Medjez El Bab, alors qu’il était de retour de Béja, est l’un des principaux candidats à la présidentielle, inculpé début juillet pour blanchiment d’argent, se dit ciblé par « des tentatives pour remettre en cause sa popularité croissante ». Quant à la chaîne Zitouna TV, proche du parti Ennahdha, et la radio Quran, elles manquent de transparence sur leur financement, d’autant qu’elles n’ont pas de recettes publicitaires, estime aussi la Haica.