Spectacle d’Oussama Farhat au Festival International de Carthage : Saied Darwich et les autres…

Ils étaient tous là ! Les poètes tunisiens qui ont marqué ces dernières décennies par leur poésie chargée de rêve, d’espoir mais aussi de désenchantement. Une soirée en hommage aux grands compositeurs et poètes arabes dont l’œuvre en majorité est une quête perpétuelle de liberté et de dignité.

Le spectacle signé Oussama Farhat présenté avant-hier au Théâtre romain de Carthage dans le cadre de la 55e édition du Festival international de Carthage est une révérence à Saied Darwich et à plusieurs autres chantres de la chanson engagée dont Zakaria Ahmed, Sghaier Ouled Ahmed, Cheikh Imam, Ahmed Foued Nejem, Hédi Guella, Hamadi Laâjimi, Hamadi Boularès…
Une soirée très particulière vécue par un public très averti et dédiée à tous ceux qui ont connu ou admiré ces poètes, infatigables militants en faveur des justes causes et qui ont célébré par le chant et les sonorités la patrie avec fougue et un amour sans limites.
Des chansons d’amour mais aussi de contestation qui ont rappelé au public les années 80 et 90 au cours desquelles Cheikh Imam sillonnait la Tunisie avec des escales dans presque chaque faculté où il était reçu comme un symbole du militantisme. Ce fut aussi la période au cours de laquelle Hamadi Laâjimi, parti trop jeune à cause d’une fâcheuse maladie, s’entourait des siens dans les cafés de Tunis, l’Univers et Chez les nègres, pour parler de ses écrits avant de les chanter à la Maison Ibn Rachiq ou ailleurs. Une belle époque sans aucun doute que Oussama Farhat a voulu reproduire sans nostalgie, parce que les temps changent, tout en y injectant son art de compositeur avec son style personnel reconnaissable parmi tant d’autres.
Avant de chanter ses propres chansons, Oussama Farhat, a invité sur scène Imen Mohamed qui a magistralement ouvert la soirée avec un hyme à la Tunisie à travers la chanson «Enti Echarq Wal Ghareb» de Latifa Arfaoui avant de céder la scène à celui qui fut le compagnon de Hédi Guella pendant sa période d’exil en l’occurrence Noureddine Kallel qui a présenté au public un Mawel suivi de la célèbre chanson Ahouda Alli Sar de Saied Darwich que tous les grands chanteurs arabes ont interprétée.
La soirée fut une cascade de perles musicales avec Yasser Jradi qui a chanté «Dima Dima» , «Nasmaa Fih Ighanni», «Chbik Nsitini» et «Tous unis», du célèbre chanteur cubain Carlos Puebla. Et c’est avec cette même charge d’émotion que la soirée s’est prolongée jusque très tard dans la nuit avec Lobna Nooman et sa troupe Hess, suivie de Jamel Guella qui a interprété l’inoubliable «Babour zammar» de Hédi Guella avant de céder la scène à la troupe Al Baht Al Moussiki de Nebrass Chamam qui a clôturé la soirée en beauté avec des chansons tirées du répertoire de cette troupe.

S.R.

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