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Un changement s’impose…

Une opération sauvetage est nécessaire après les derniers Mondiaux cadets et juniors. Le hand tunisien est un sport qui peut encore offrir des titres.

Explosions de joie et d’allégresse en Egypte, abattement et… deuil en Tunisie : c’est ainsi que se sont achevés les derniers championnats du monde des cadets et des juniors qui se sont déroulés respectivement en Macédoine et en Espagne. Un constat amer et affligeant qui illustre parfaitement la nette différence entre un pays qui s’impose parce qu’il a travaillé et investi et un autre qui piétine parce qu’alité et immobilisé dans l’indifférence et l’oubli!
Et pourtant, cela fait longtemps qu’on ne cessait de crier haut et fort pour espérer secouer nos décideurs pour les sortir de leur torpeur et les inciter à copier «l’exemple égyptien», aujourd’hui comblé d’hommages et d’éloges exprimés un peu partout dans le monde. Les Pharaons, on ne le dira jamais assez, y ont cru, s’y sont cramponnés, en s’embarquant, tôt, dans une réforme absolument révolutionnaire. Ont-ils une… baguette magique ? Non. Ont-ils des génies et des hommes providentiels ? Vous n’y êtes même pas.
Ce qu’ils ont fait, c’est simple comme bonjour : mise en place d’une œuvre de métamorphose dans laquelle on a «exigé» l’implication de l’Etat et des sponsors, alors que leur fédération, ainsi royalement assistée, n’avait qu’à concrétiser l’œuvre sur le terrain. Chez nous, la tutelle brille par une étonnante indifférence qui frise le silence complice. Chez nous, on trouve (crée ?) le moyen de grignoter (jusqu’à… 30%) le budget de la fédération gérant le sport incontestablement le plus performant et le mieux représentatif de la Tunisie sur la scène internationale !
Chez nous, comble des bizarreries, de jeunes joueurs s’entraînent dans la soirée, d’autres sont condamnés à disputer leurs rencontres sur… des terrains en terre battue (eh oui !), des responsables de clubs dits de formation qui ne trouvent même pas de quoi financer un déplacement à quelques encablures de leur ville, des associations survivant miraculeusement avec des caisses désespérément vides, des subventions annuelles de l’Etat (ministère des Sports, gouvernorats et municipalités) qui se font attendre une éternité, des dirigeants de clubs menacés de prison (pour chèques sans provision et traites impayées), des arbitres, pour qui la neutralité est un vain mot, font comme bon leur semble, des formules de championnats des plus controversées, des contingents de jeunes talents détournés par une…mafia qui se reconnaîtra vers d’autres horizons (Algérie, France, Turquie et pays du Golfe), des présidents de clubs qui disparaissent par dégoût et désespoir, des compétences techniques avérées condamnées à l’émigration, pour avoir été, pour une raison ou une autre, déclarées «persona non grata» à la fédération, un bureau fédéral où la désunion et les luttes fratricides ne sont plus étrangères à personne. Et puis, pour compléter ce tableau si sombre, une vraie communauté d’éternels insatisfaits pour qui le feu est toujours en la demeure, même après un beau sacre africain ou une performance internationale retentissante ! Et les sponsors ? Eh bien, ce décor si lugubre les a rendus de plus en plus réticents, sans oublier que la Fthb fait peu pour les amadouer. En conclusion, il n’y a pas photo : ou on sauve notre handball, ou on continue de lui creuser sa tombe. Ce dont on a besoin, c’est de changer.

Mohsen ZRIBI

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