Ce qui se passe aujourd’hui peut porter atteinte à la compétitivité de la poste dans un environnement concurrentiel où seules les entreprises performantes peuvent survivre. La Poste tunisienne a déjà occupé une place honorable au double niveau continental et mondial. Il est désolant de voir tous ces acquis menacés à cause des grèves et des arrêts de travail à répétition qui ne profitent à aucune partie
La grève observée par les agents de la poste a perturbé la bonne marche des activités. Des retraités font le va-et-vient devant le bureau de poste pour pouvoir encaisser leur mandat, en vain. Les portes sont fermées à double tour et aucune personne n’a le droit d’y pénétrer. Sous un soleil de plomb, une température d’environ 38° à l’ombre, ces vieux patientent pendant des heures avec l’espoir de voir les portes, enfin, s’ouvrir. C’est que la situation est urgente, les retraités n’ont plus d’argent à dépenser et ils doivent absolument retirer leur argent.
Même les élèves et les étudiants qui vont s’inscrire à leur établissement ont trouvé un problème accusant un retard important pour régulariser leur situation. La poste c’est le nerf de l’activité socioéconomique et quand elle ne fonctionne pas c’est la paralysie totale. Les propriétaires des carnets d’épargne se sont trouvés, eux aussi, dans le désarroi car ils ne peuvent pas déposer ou retirer l’argent de leur compte.
Une affluence record
Les quelques bureaux de poste qui ont ouvert leurs portes pour sauver la mise ont été pris d’assaut par les citoyens. C’est le chaos total devant les guichets où les tickets de priorité n’ont aucune importance. Chacun veut être servi le premier et aucun égard n’est donné à ces vieux retraités ou ces pauvres femmes qui attendent depuis le début de la séance matinale l’ouverture de la poste.
Dans un communiqué publié à cette occasion, la Poste tunisienne s’est indignée contre la grève inopinée entamée depuis le 19 août. Les grévistes, rassemblés dans les locaux du ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, seront sanctionnés. Ils ont été invités à reprendre le travail et à placer l’intérêt général au dessus de toute considération. La direction générale de la Poste se dit ouverte au dialogue responsable pour parvenir à des solutions consensuelles préservant les intérêts des citoyens et permettant à ce service public de fonctionner normalement.
Le mouvement de protestation des postiers vise, en définitive, à attirer l’attention des responsables sur divers points en suspens. Ils dénoncent le mutisme du ministère de tutelle face aux revendications du syndicat appelant à l’application des accords établis entre les deux parties. Les postiers souhaitent, en effet, voir concrétisés les accords signés.
Les acquis menacés
Ces grèves peuvent porter atteinte à la compétitivité de la poste dans un environnement mondial concurrentiel où seules les entreprises performantes ont leur place au soleil. La Poste tunisienne a déjà occupé une place honorable au double niveau continental et mondial, et ce, grâce aux efforts des postiers, depuis les simples agents jusqu’aux cadres chevronnés. D’après les chiffres disponibles, la Poste tunisienne accapare une bonne partie de l’épargne des Tunisiens avec un taux estimé à 25% pour 4 millions d’épargnants à la fin de 2018. Cette année, on a enregistré un accroissement de l’épargne de 13% pour atteindre une valeur de l’ordre de 5.2 milliards de dinars.
La valeur des transferts postaux a atteint, quant à elle, 10 millions de dinars en 2018 alors que le nombre des abonnés au service de paiement par téléphone portable au cours des neuf premiers mois de cette année s’est établi à 171.500 avec un taux de croissance de 126% par rapport à la même période de l’année précédente. La Poste tunisienne s’est distinguée, en outre, en participant aux activités de l’Union mondiale des Postes.
C’est dommage de voir tous ces acquis menacés à cause de ces grèves et ces arrêts de travail à répétition qui ne profitent à aucune partie. La meilleure solution envisagée est de privilégier le dialogue entre la direction générale et le syndicat qui représente les postiers, et ce, dans le but de trouver, dans les meilleurs délais, des solutions pertinentes et durables susceptibles de motiver les postiers à travailler toujours plus et mieux dans toutes les régions du pays.