Programmée lors de 55e édition du Festival international de Carthage, la Troupe de chants confrériques du Maroc a transporté le public à travers un voyage de spiritualité et de recueillement par le biais de la musique et les louanges. Avec plus d’une trentaine de chanteurs et d’instrumentistes, cette troupe a présenté, pour la première fois dans son parcours, un spectacle tout à fait exceptionnel fusionnant les chants traditionnels confrériques avec des sonorités d’instruments contemporains dont la batterie et l’orgue, ce qui a conféré à leur présentation une note de modernité qui ne tranche pas avec l’âme authentique du chant spirituel. La troupe a entamé son spectacle avec une dakhla tout en brandissant les rayets de Sidi Ben Aissa avec des louanges au Prophète et des chants puisés dans le répertoire de la confrérie de Sidi Ben Aissa sur des rythmes traditionnels marocains. Puis la soirée s’est poursuivie avec plusieurs tableaux de transe et de mjarred composés par le fondateur de cette troupe.
Cette troupe a été fondée en 2000 par des maîtres de la tarika de Sidi Mhamed Ben Aissa de Meknes et la participation de plusieurs jeunes. Elle s’inspire des préceptes de la confrérie de la Aissaouia qui consacre la totalité de chants au dikher. Très populaire au Maroc, elle est toujours présente dans les festivals ainsi que dans toutes les cérémonies religieuses nationales, régionales et même en privé. Son fondateur a d’abord œuvré à enraciner cette pratique chez les jeunes en vue de préserver ce patrimoine tout en innovant et en y introduisant de la musique avec des instruments modernes pour lui ouvrir de nouveaux horizons lui permettant de participer à des festivals étrangers.
Il s’agit de l’un des moments forts du festival et une des soirées qui ont émerveillé un public averti et connaisseur.
S.R.
