Reconvertis en entraîneurs, les deux anciennes gloires font déjà parler d’elles dans l’Hexagone.
Il est déjà difficile d’y évoluer comme joueur. Mais il est encore plus difficile de le faire, en tant qu’entraîneur. C’est pourtant là le pari fou lancé par les ex-stars du handball tunisien, Issam Tej et Wissam Hmam qui, après avoir mûrement réfléchi et… pris leur courage à deux mains, ont décidé d’entamer leur carrière d’entraîneur non pas en Tunisie, mais en France. Et, disons-le tout de go, il faut le faire, tout simplement parce que qui dit Hexagone, dit le seigneur et le roi du handball universel, toutes compétitions confondues (championnat du monde et d’Europe, Jeux olympiques, Jeux méditerranéens…).
Et alors que leurs compatriotes retraités se rabattent, le plus naturellement du monde, sur le championnat local pour apprendre, progresser et se forger un bon CV avant d’aller le monnayer dans les pays du Golfe, Tej et Hmam ont, eux, choisi le chemin diamétralement opposé, c’est-à-dire le chemin le plus tortueux, le plus inconfortable, bref le plus risqué : sa majesté le championnat de France. Et, mine de rien, l’aventure si redoutée commence bien. En ce sens que les deux conquérants se sont vu offrir le poste d’entraîneur adjoint (Saint-Raphael pour Wissam et Angers pour Issam). Certains pourraient s’en étonner. Mais ils ignorent sans doute qu’être un entraîneur de 3e rang dans le staff technique d’un club français n’est pas à la portée de quiconque dans un pays où les exigences de la rigueur, de la compétence et de la formation frisent la perfection, demeurent le secret de sa réussite providentielle et de son règne continu sur ce sport dans le monde.
Ça promet
Aux dernières nouvelles, Tej et Hmam peuvent jubiler, quand on sait que des médias français n’ont pas tari d’éloges sur ce duo, tout en le gratifiant de ce flatteur qualificatif «prometteur». Et l’on sait que les médias de l’Hexagone sont de nature très exigeants vis-à-vis des recrues étrangères. En… épargnant Tej et Hmam, ils savent pertinemment que ces deux joueurs, héros de l’inoubliable Mondial 2005, ont beaucoup donné au handball français, en faisant notamment les beaux jours du club phare de Montpellier, avant d’obtenir, toujours en France, les diplômes nécessaires à l’exercice du métier d’entraîneur. Ainsi, bien formés, si aguerris et habitués d’un handball qu’ils connaissent comme leurs poches, Issam et Wissem sont, oserions-nous parier, bien partis pour s’imposer dans leur nouvelle expérience. Et c’est prometteur dans la mesure où ils viendront, un jour, renforcer le staff technique de nos équipes nationales. Bien avant eux, faut-il rappeler, d’autres ex-internationaux du handball tunisien, tels que Mohamed Madi, Sami Saïdi et Hatem Harakati ont vécu la même expérience, mais dans des clubs de second plan.
Dans tous les cas de figure, la reconversion est toujours la bienvenue. Il en va de même pour l’avenir de notre handball.
Mohsen ZRIBI