Certains libraires se plaignent du commerce parallèle qui concurrence d’une façon déloyale le circuit organisé dans la mesure où les fournitures scolaires, généralement importées des pays asiatiques, coûtent beaucoup moins cher que celles vendues dans les librairies.
Le nombre de librairies n’a cessé de régresser à Tunis au cours des dernières années. En effet, certains libraires ont été obligés de mettre la clé sous le paillasson, vu leur chiffre d’affaires faible réalisé d’une année à l’autre. Pourtant, ces librairies étaient achalandées au cours de la rentrée scolaire et universitaire. A l’avenue de France dans le centre-ville, par exemple, deux librairies qui avaient pignon sur rue ont fermé leurs portes.
Outre les fournitures scolaires, celles-ci vendaient des livres scolaires et parascolaires ainsi que des livres littéraires. Mais, de nos jours, les lecteurs se font de plus en plus rares, ce qui a contribué sans doute à la banqueroute de ces commerçants du savoir.
A l’approche de la rentrée scolaire, les librairies encore existantes sont prises d’assaut par les élèves et leurs parents pour acheter livres, cahiers et fournitures scolaires exigés par les enseignants selon le programme du ministère de l’Education. L’un des libraires estime que la marge bénéficiaire sur les livres et les cahiers est fort limitée, ce qui ne permet pas de faire de grands bénéfices et menace la librairie de faillite.
Marché parallèle concurrent
A noter que les clients ont le choix entre le cahier scolaire compensé et celui vendu au prix normal.
A l’approche de la rentrée, les libraires font généralement en accord avec leur Chambre syndicale une baisse sur les fournitures scolaires, et ce, pour aider les parents à acheter ce dont ils ont besoin à moindre coût. Certains libraires se plaignent du commerce parallèle qui concurrence d’une façon déloyale le commerce organisé dans la mesure où les fournitures scolaires, généralement importées des pays asiatiques, coûtent beaucoup moins cher que celles vendues dans les librairies.
Les libraires proposent de renforcer le contrôle au niveau du commerce parallèle pour barrer la route devant les contrebandiers qui sont en partie responsables de la faillite de certains vendeurs.
La qualité des produits commercialisés au niveau du commerce parallèle n’est pas toujours respectée, mais les acheteurs ne semblent pas donner beaucoup d’importance à cet aspect et continuent à affluer en grand nombre vers les artères connues pour leur commerce parallèle. Ce sont surtout les familles appartenant à la catégorie à revenu limité ou moyen qui sont concernées.
Les libraires ont l’avantage et l’exclusivité de vendre des livres scolaires et parascolaires.
Mais on a constaté, au cours des dernières années, que certains vendeurs à la sauvette ont proposé à la vente les livres parascolaires au prix affiché par l’éditeur. Cela constitue aussi un manque à gagner pour les librairies installées légalement. D’où l’appel lancé par les libraires aux autorités publiques d’organiser le secteur une bonne fois pour toutes.
Il s’agit de savoir si l’on veut maintenir le secteur de la librairie et lui permettre de s’épanouir ou laisser la situation chaotique où se mêle le commerce organisé à celui anarchique. La cohabitation des deux secteurs est impossible et risque de porter un coup dur aux librairies qui sont encore opérationnelles.