La tuberculose bovine est une maladie infectieuse, contagieuse et zoonotique touchant de nombreuses espèces animales et l’espèce humaine.
La maladie est liée à une bactérie du genre Mycobacterium et le genre le plus pathogène pour l’espèce humaine est Mycobacterium bovis. L’homme contracte en général le bacille tuberculeux auprès des animaux porteurs de la maladie par inhalation ou par le biais du lait non pasteurisé ou de la viande mal cuite contenant le bacille.
A l’échelle mondiale, la tuberculose constitue un problème majeur en termes de santé publique et de santé animale. La Tunisie enregistre annuellement 29 cas de contamination par la tuberculose sur 100 mille habitants, 60 pour cent de ces cas sont diagnostiqués comme tuberculose ganglionnaire et extra- pulmonaire.
Vu que ces formes sont liées essentiellement à une contamination d’origine animale, les stratégies de lutte contre ce fléau doivent tenir compte de la tuberculose animale.
Le moment est venu d’entreprendre un effort audacieux et concerté pour contrer l’impact des infections à M. bovis sur la santé et le bien-être des humains et des animaux.
De ce fait, il est judicieux de prendre plusieurs mesures.
Le contrôle des troupeaux par une prophylaxie particulière doit être impérativement réalisé ; dépistage et abattage des bovins positifs et vaccination. Cette prophylaxiedoit concerne tout type d’élevage ; étatique, privé du secteur organisé et notamment les petits et les moyens élevages non organisés.
L’inspection des carcasses à l’abattoir et la quantification des cas de tuberculose restent aussi primordiales.Il faut noter que la détection de l’élevage d’origine des carcasses ne pourra être effective que si l’identification de l’animal est réalisée par des boucles d’immatriculation ; afin d’assurer la traçabilité de la viande et limiter les cas de tuberculose en agissant sur le foyer de la maladie.
Pour toutes ces stratégies de lutte, il faut mettre au point des politiques et des lignes directrices ; pour cela, il faut plaider pour plus d’investissements pour la prophylaxie et la vaccination du cheptel à l’échelle nationale ainsi que pour la pasteurisation du lait. Pour cela des fonds pour la santé animale sont nécessaires pour l’éradication de cette maladie qui revient cher au pays.
Avec l’aide des organismes internationaux dans le cadre du développement durable et en présence de projets nationaux durables et de feuilles de route pour la lutte contre la tuberculose, une prophylaxie plus efficace sera possible à l’échelle nationale.
Dr Inès Ben Amara
Médecin vétérinaire