Les Tunisiens attendent avec impatience, méfiance et prudence le démarrage, aujourd’hui, de la campagne présidentielle et se posent la question suivante: qu’est-ce que les aspirants au palais de Carthage proposeront-ils aux électeurs en vue de les séduire, les pousser à leur accorder leurs voix le jour du vote et surtout les réconcilier avec la politique en ravivant en eux l’envie de participer à l’opération électorale, la volonté et le goût de s’impliquer dans la gestion de la chose politique en tant que citoyens convaincus qu’ils ont leur opinion à faire entendre?
Et si la campagne électorale qui démarre aujourd’hui peut se prévaloir de mettre fin à la rupture qui caractérise, depuis bien des mois, les rapports citoyens-vie politique et se propose de réanimer le paysage politique national et de faire revivre l’ambiance et le climat que les Tunisiens ont vécus le 23 octobre 2011 (élection de l’Assemblée nationale constituante) et le 26 octobre 2014 (élection de l’Assemblée des représentants du peuple), c’est bien grâce à cette nouvelle expérience des débats télévisés qui auront lieu les 7, 8 et 9 septembre et opposeront pour la première fois, dans l’histoire des élections en Tunisie, les candidats à la présidentielle et les inviteront à un débat pluriel où ils dévoileront leurs programmes et auront à répondre aux questions des animateurs.
Le mérite de ces débats, dont les Tunisiens découvriront la formule de déroulement, samedi prochain 7 septembre, quand 9 candidats au palais de Carthage s’affronteront durant deux heures dans le cadre du premier groupe, est bien de leur permettre de s’adresser directement à l’opinion publique, dans un cadre de transparence, de parité et d’égalité des chances.
Ces débats télévisés pourraient — au cas où les participants respecteraient les règles fixées par l’Isie et la Haica — contribuer grandement à l’assainissement du paysage politique national et remédier aux tensions, aux dissensions et au climat de discorde créés justement par des discours inadmissibles et des dérives dangereuses pour le processus électoral dans son essence même qui pullulent sur les réseaux sociaux, sous l’influence de certaines parties qui croient que tout est permis pour gagner les élections.
Notre ambition est que les débats télévisés nous permettent de découvrir des politiciens convaincus que les élections obéissent à certaines règles dont la plus importante demeure le respect mutuel entre les candidats et la saine émulation.