Il ne s’agit plus simplement d’accompagner un enfant sur le chemin de l’école pour lui permettre de continuer à vivre de façon ordinaire, mais de créer des espaces de vie faits de gaieté et de joie, dresser des horizons certains et tracer un meilleur avenir à même de permettre l’épanouissement et le bonheur de l’enfant. Voici l’ambition clairement affichée du ministère de la Femme, de la Famille, de l’enfance et des personnes âgées qui en appelle à toute la société civile et les acteurs de la nation à œuvrer dans ce sens.
Une conférence de presse s’est déroulée jeudi 5 septembre 2019 au ministère de la Femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées orchestrée par Mme Neziha Lâabidi qui a présenté les différents axes de la stratégie à adopter en matière de protection de l’enfance en Tunisie et ce dans le cadre de la prochaine rentrée scolaire 2019-2020. Dans l’ensemble, la ministre a relevé les améliorations qu’opère son ministère dans de nombreux points comme la petite enfance qui lui a permis d’être classé parmi les cinq ministères les plus performants en Tunisie depuis quelques années de l’avis de nombreux observateurs. Elle a affirmé à ce titre que les jardins d’enfants qui ne comptaient que 36% de petits Tunisiens inscrits en 2016 ont connu une progression pour se situer à 40% des enfants inscrits en 2019. Elle affirme que l’Etat va prendre en charge les frais de scolarité en maternelle de dix-mille enfants tunisiens pour qu’ils puissent apprendre dès leur plus jeune âge les ABC de la vie et de l’école. Une liste des jardins d’enfants autorisés sera publiée et la loi sera appliquée contre les jardins d’enfants illégaux ou anarchiques, a déclaré à ce propos Mme Laâbidi : «Il y a une loi clairement établie contre toute activité illégale des jardins d’enfants non conformes ou qui exercent dans l’illégalité car la Tunisie est un Etat de droit». Un jardin d’enfants pilote va ouvrir ses portes en octobre pour servir de modèle aux autres jardins d’enfants qui vont ouvrir notamment avec le flux important de demandes d’ouverture concernant ce type de projets éducatifs partout en Tunisie. Même dans les endroits les plus reculés du pays, des jardins d’enfants verront le jour bientôt. Elle déplore, par contre, le phénomène d’abandon scolaire avec de nombreux enfants qui restent en marge de toute forme d’éducation civile dès leur plus jeune âge. Toutefois, la création de structures éducatives nouvelles va permettre, selon elle, d’améliorer la situation générale de la scolarité en Tunisie. Elle rappelle la mise en place d’un mécanisme de formation à travers un établissement public d’enseignement pour des éléments qui vont devenir des cadres de la petite enfance.
Il ne s’agit plus simplement d’accompagner un enfant sur le chemin de l’école pour lui permettre de vivre de façon ordinaire mais de créer des espaces de vie, des horizons et tracer un avenir à même de permettre l’épanouissement et le bonheur de l’enfant. Voici l’ambition clairement affichée du ministre qui en appelle à toute la société civile et aux acteurs de la nation à œuvrer dans ce sens. Mme Neziha Lâabidi a rappelé les contours des programmes qui visent à donner un meilleur avenir à la petite enfance en Tunisie et à protéger les enfants contre la violence sexuelle à leur égard et les châtiments corporels qu’ils subissent de la part de leurs éducateurs et tuteurs. Un centre a été créé à cette occasion pour abriter dignement les enfants qui vivent dans la rue ou en situation d’abandon familial. « Ce sont les enfants de la rue qui doivent rejoindre de nouveau leur famille et retrouver leurs attaches».
Jardin d’enfants de référence
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement de la petite enfance, un centre de référence sous la tutelle du ministère de la Femme de la Famille, de l’Enfant et des personnes âgées, sera développé dans un jardin d’enfants à El Omrane Tunis. Une fiche de projet a été dévoilée qui mentionne les bénéficiaires directs : 120 enfants encadrés par une dizaine d’éducateurs. L’objectif est la promotion de la qualité de l’éducation préscolaire dans les structures de la petite enfance sous l’égide du ministère de tutelle. Il s’agit aussi d’assurer un modèle de services d’éducation à la petite enfance. Le centre accueillera les enfants de trois à six ans à partir de la rentrée scolaire 2019-2020. Il fonctionne selon les normes de qualité sur la base de standards élaborés. Les capacités des cadres pédagogiques du centre et de la région seront renforcées pour assurer un modèle d’éducation inclusive.
Dans ce cadre, toute une stratégie est mise en place avec la publication d’un résumé exécutif remis à l’assistance afin d’avoir un aperçu des contours et des axes globaux.
Stratégie nationale multisectorielle de développement de la petite enfance
Se basant sur un contexte mondial dans lequel la Tunisie s’est distinguée en signant la plupart des conventions internationales qui concernent la petite enfance et fière de son classement au quatorzième rang mondial en matière de protection de la petite enfance, selon les dires de Mme Laâbidi qui a énoncé les principales composantes relatives au bien-être de l’enfant: la santé, la nutrition, l’éducation préscolaire, la protection physique et morale et l’épanouissement à travers la culture, les loisirs et le sport notamment. La stratégie nationale multisectorielle trace une vision et des objectifs généraux avant de les décliner en axes prioritaires d’intervention. Cette élaboration n’a pu se faire qu’en respectant les principes généraux suivants: l’intérêt suprême de l’enfant, l’accès équitable à des services de développement de la petite enfance de qualité, le rôle de la famille et de la communauté…Les principaux axes de la stratégie concernent les prestations et services de développement de la petite enfance, la famille et l’éducation parentale, les activités et services intégrés pour les enfants vulnérables, les normes et formation continue et initiale du personnel, la qualité, suivi-évaluation et recherche, le plaidoyer, l’information, la gouvernance, le financement… Sept axes majeurs qui vont permettre à la Tunisie de renforcer son positionnement en matière de développement de la petite enfance dans le monde.