L’argent n’est pas à prendre à la légère.
Encore moins dans une économie en transition sur fond de crise financière.
Ce n’est pas un bien quelconque qu’on pétrit à l’envi pour des exigences spécifiques.
Comme tout bien spécifique, il s’échange sur un marché spécifique.
Principale ressource au cœur d’un dispositif social (politique-économique-social) sous-tendu par un système monétaire, l’argent est le lubrifiant des relations économiques et sociales et le levier de l’activité économique.
En d’autres termes, l’argent, privilège de l’Etat, est, par essence, «politique».
La circulation du dinar dans le système financier est «politique»… Via la Banque centrale qui veille à ce qu’il n’y ait pas de dichotomie entre la circulation (création-échange) de «dinars» dans l’économie réelle.
Car alors, la courroie de transmission entre les deux mondes, le monde de l’économique et le monde de la politique, se rompt, avec, pour corollaire, la rupture sociale.
Or, c’est l’Etat qui a le monopole d’imprimer l’argent (via la Banque centrale), c’est également lui qui fixe les règles et les conditions de la distribution de l’argent (via les crédits).
Bien sûr, la Banque centrale peut octroyer des crédits (ou des «facilités de caisse») aux pouvoirs publics de l’argent à dépenser pour relancer la demande et doper l’économie et assurer un éventuel impact bénéfique sur la croissance…
Au risque de dérapage des prix et du pouvoir d’achat… et des salaires… et du taux de change.
A l’envers du miroir, la détermination d’un objectif d’inflation par la Banque centrale est, aussi, un acte politique, dans la mesure où il répond aux besoins d’un groupe social.
Il en est de même, dans une moindre mesure, de l’objectif de taux de change du dinar. …
Cette «guinguette de l’argent» est à même d’assurer la reprise économique… tant recherchée depuis 2011.
Une guinguette où la Banque centrale tient la baguette de chef d’orchestre.
Dr Tahar El Almi : Economiste-universitaire