Plusieurs producteurs dans le secteur agricole se sont plaints de la chute des prix à la production. C’est le cas, par exemple, des tomates. Une telle chute n’arrange pas les producteurs dans la mesure où ces derniers n’arrivent pas à couvrir leurs frais.
La baisse des prix de certains produits de consommation sauve la mise, ce qui a eu des impacts positifs sur l’inflation dont le taux a connu une réduction avec des perspectives prometteuses. A condition, cependant, de poursuivre les efforts de maîtrise des prix. Plus les prix baissent et plus l’inflation recule. Pour atténuer durablement l’inflation, il faut que les prix des produits connaissent une baisse ou ne pas évoluer dans des proportions démesurées. D’où la nécessité d’améliorer l’offre notamment des produits alimentaires — qui ont connu une évolution, ces derniers temps — pour que les prix puissent être revus à la baisse.
Il est nécessaire donc de rétablir la valeur du travail afin d’améliorer un tant soit peu la productivité et accroître la production dans tous les domaines, y compris celui des produits alimentaires et agricoles. Les agriculteurs se plaignent, rappelons-le, de l’augmentation des prix des intrants dont une partie est importée de l’étranger. Sur le marché étranger, les prix connaissent généralement une fluctuation avec souvent des révisions à la hausse.
Chute des prix à la production
Plusieurs producteurs dans le secteur agricole se sont plaints également de la chute des prix à la production. C’est le cas, par exemple, des tomates. Une telle chute n’arrange pas les producteurs dans la mesure où ces derniers n’arrivent pas à couvrir leurs frais. Pourtant, malgré cette chute des prix, le produit arrive au consommateur à un prix élevé, soit le double ou le triple de celui qui a été fixé par l’agriculteur. Certains accusent les spéculateurs de cette hausse des prix injustifiée et qui contribue à l’évolution de l’inflation.
Les circuits parallèles sont également responsables de cet état de fait. Certains agriculteurs ne veulent plus vendre leur marchandise en passant par le marché de gros et préfèrent écouler leurs produits sur les routes ou en travaillant de gré à gré avec les gros consommateurs comme les hôteliers et les restaurateurs, pour une meilleure rentabilité et peu de pertes.
Pour contenir l’inflation dans des proportions raisonnables au cours des mois à venir, il est indispensable que toutes les parties prenantes, y compris les consommateurs, contribuent en respectant certains principes.
Alors que les producteurs sont appelés à augmenter la production de tous les produits de consommation, l’administration publique a un devoir d’assainir les circuits de distribution en obligeant tous les agriculteurs à passer par le marché de gros qui demeure l’intermédiaire approprié pour la vente des produits agricoles destinés aux différents points de vente en détail.
Une responsabilité partagée
Les consommateurs doivent rationaliser leurs achats en évitant d’empiler les produits à la maison. En outre, il est recommandé de ne pas acheter un produit dont le prix est élevé car il n’est pas disponible en grandes quantités. La société civile et particulièrement les associations ont toujours invité les consommateurs à ne pas affluer vers les produits coûteux même s’il s’agit de viandes rouges ou de piments doux dont le prix a atteint un niveau assez haut. Certains aliments ou produits agricoles peuvent être remplacés par d’autres moins coûteux. C’est ainsi que l’inflation pourrait progressivement être maîtrisée.
Rappelons que le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) s’est montré optimiste au sujet de l’inflation. Réuni mardi 3 septembre, il estime que le taux devrait légèrement baisser à moyen terme pour atteindre 6,9% en 2019, contre 7,8% l’an dernier. Néanmoins, la BCT considère que ce taux reste élevé et qu’il risque d’entraver le retour à l’équilibre de l’économie nationale.
La tendance baissière de l’inflation, malgré ce contexte, devrait se poursuivre en 2020 et en 2021, puisque le taux devrait respectivement atteindre 6,5 et 5,9%. Cette tendance s’explique notamment, d’après la BCT, par la hausse des prix de l’énergie.
L’inflation est aussi stimulée par la hausse des prix des produits alimentaires, causée par la baisse de l’offre dans le secteur, d’autant plus que les producteurs font face à une hausse des prix de la production. C’est surtout valable pour le cas des légumes. Ces produits frais, selon la BCT, verront leur prix augmenter de 9 points en 2019, de 7 points en 2020 et de 5,5 points en 2021. Des précautions doivent être prises par tous les acteurs de la sphère économique pour baisser le taux de l’inflation au cours des années à venir.
Parmi les indicateurs économiques que les pouvoirs publics essayent d’améliorer, figure le taux de l’inflation. Les dépenses de plus en plus grandes contribuent incontestablement à augmenter le taux de’ l’inflation dont les impacts direct sont la hausse des prix. Pour maîtriser ce phénomène, il est important de produire plus pour renforcer l’offre dans les marchés.
Plus les quantités sont disponibles en grandes quantités et variées, plus les prix baissent. Tous les secteurs sont concernés comme les produits alimentaires, agricoles, les articles de prêt-à-porter, les boissons. Les services du transport ainsi que le carburant constituent aussi des composantes de l’inflation car leur prix peut augmenter sur un mois, sur un trimestre et sur toute l’année.
Toutes les parties prenantes sont appelées à contribuer à baisser le taux de l’inflation par une meilleure productivité et une amélioration des services offerts pour inciter les usagers à les utiliser. La rationalisation de la consommation peut aider également à réduire l’inflation. La baisse des prix ne doit, évidemment, en aucun cas compromettre les intérêts des producteurs qui se sont toujours plaints d’une chute des prix qui ne permet pas de couvrir les frais de production.
Repères…
•La Tunisie a toujours souffert de l’augmentation du taux de l’inflation qui survient souvent suite aux majorations salariales. Mieux payés, les consommateurs achètent plus, quitte à dépenser toutes leurs économies.
•Les produits agroalimentaires occupent une place de choix dans les dépenses quotidiennes des familles tunisiennes qui se débrouillent comme elles peuvent pour acheter tous les produits même ceux qui connaissent une hausse vertigineuse des prix.
•Le retour des Tunisiens établis à l’étranger, qui ramènent des sommes faramineuses en devises, le flux des touristes pendant la saison estivale, contribuent à la fièvre acheteuse et, par conséquent, au risque de l’inflation.
•Certains produits de consommation sont homologués par l’Etat dans le cadre de la protection du pouvoir d’achat des citoyens à revenu moyen et limité. Ces produits ne connaissent pas, généralement, un taux d’inflation démesuré.
•La publicité stimule les achats des produits divers. Diffusés tout au long de la journée, ces spots publicitaires incitent les jeunes et moins jeunes à mettre la main à la poche et à acheter au lieu de faire des économies pour le long terme.