En dépit des faiblesses relevées des débats avec les prétendants à Carthage, il semble bien qu’ils vont devenir des rendez-vous incontournables et une tradition appelée à s’ancrer dans le paysage médiatique et en voie de démocratisation de la Tunisie post-14 janvier.
Le troisième épisode des «Munatharat» a mis côte à côte les sept candidats suivants : Salma Elloumi, Safi Saïd, Saïd Aïdi, Seïfeddine Makhlouf, Youssef Chahed, Hama Hammami et Kaïs Saïd. Le concurrent manquant à la soirée d’avant-hier est Slim Riahi. Tête de liste d’El Watan El Jadid (Nouvelle nation), et objet d’un mandat de dépôt, l’homme d’affaires, il y a encore quelque temps proche de Nida Tounès, est poursuivi pour corruption financière. Il n’a pas pu donc assister au débat. Il est depuis le mois de mai en situation de fuite en France.
«Le règlement intérieur de la «Munathara» exige la présence du candidat dans nos studios », ont expliqué les deux journalistes-animateurs du débat, Leïla Hkiri de la chaîne Nationale 1 et Chaker Besbes de Shems FM. Avec deux concurrents peu portés sur l’éloquence, l’émission a duré deux heures et quart au lieu des deux heures trente habituels. Un seul droit de réponse a été demandé aux deux journalistes, celui de Youssef Chahed, qui a contesté les propos quasi diffamatoires à son encontre prononcés par Hama Hammami. Ce dernier a accusé le chef du gouvernement de corruption. Bien coaché par ses équipes de campagne pour garder son calme pendant l’émission et ne pas céder à la provocation, Chahed prend la moitié du temps qui lui est imparti pour répliquer. Ce fut le seul moment qui sortit l’épisode trois des «munatharat» d’un rythme plat voire ronronnant. Mais malgré les faiblesses relevées de ces nouveaux débats avec les prétendants à Carthage, il semble bien qu’ils vont devenir des rendez-vous incontournables et une tradition appelée à s’ancrer dans le paysage médiatique et en voie de démocratisation de la Tunisie post-14 Janvier. Espérons qu’ils se bonifieront les prochaines années. Car qui peut désormais les éluder ou encore s’en passer ?