Le Club Africain avait des certitudes. Il en avait tellement montré de belles choses qu’il donnait dans le passé l’impression de s’attribuer de la vertu et de la maîtrise.
Le tort des responsables, qui s’étaient succédé à la tête et dans le club ces dernières années, réside dans le fait qu’ils n’ont pas suffisamment évolué. Mais ce qui est vraiment inquiétant, c’est que certains esprits attentistes et trompeurs veulent profiter de chaque malaise pour ressurgir, pour se frayer une place qui n’est pas, et qui ne sera jamais de leur ressort. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ont tort et ne sont pas en mesure de bien gérer. C’est le cas notamment des différentes réactions dévoilées tout juste après l’annonce faite par la Fifa de sanctionner le club en lui retirant six points au classement du championnat national, pour cause de non-payement des dus du MC Eulma dans le cadre du transfert de Brahim Chenihi.
Au fait, nul ne peut s’approprier le monopole du club, et l’on ne devrait pas accepter que certains, qui, après avoir porté préjudice au club, continuent à jouer les victimes et les innocents et fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe actuellement. Si les problèmes du CA sont connus par tous, les solutions deviennent de plus en plus difficiles à trouver.
Ce nouvel épisode invite à penser que le Club Africain n’est plus ce que l’on croyait. Il se laisse de plus en plus emporter par certains dividendes. Ses responsables, anciens et nouveaux, ne donnent pas l’impression de pouvoir assurer la grande restructuration souhaitée.
Il serait aujourd’hui bon de clarifier les positions. Au lieu de faire le procès des personnes, il faut plutôt faire celui de tout un environnement et d’une politique sportive qui ne sont plus adaptés au football d’aujourd’hui. Il faut donner aux acteurs actuels les moyens de moins se tromper. Le football a évolué, mais la manière de le gérer au CA ne suit pas. Au-delà des résultats et des obligations qu’ils génèrent, les comportements doivent aussi évoluer afin d’apaiser un climat de plus en plus tendu du fait des enjeux et des pressions. Stop aux petites phrases, à la langue de bois, aux discours défaitistes. Il y a de plus en plus de dérapages qui se revendiquent en toute impunité. Il est temps d’agir auprès de toutes les parties qui rendent la vie impossible au club.
C’est dire à quel point les responsables sportifs, qui ont pourtant un rôle d’encadrement et de sensibilisation, n’ont pas vraiment conscience de la réalité. Il faut ramener autour du club un climat plus serein, assainir l’ambiance, essentiellement dans un environnement qui ne donne pas la priorité à une véritable politique de restructuration.
On ne sait plus où le CA va aller, ni avec quel guide et quelle boussole. Le constat peut ne pas surprendre. D’ailleurs il ne choque pas. Oui, le Club ne rassure plus. Encore moins ses acteurs, ses responsables et ses dirigeants. C’est l’issue inévitable d’une institution qui n’aspire pas à un nouveau statut. Notamment en l’absence des dispositions requises. Les obligations et les contraintes continueront toujours à peser, voire à conditionner la réalité sportive tant qu’on n’a pas trouvé les solutions adéquates et pris les décisions nécessaires. Ce qui a été entrepris jusque-là en demi-mesure s’est avéré inadapté, dénué, incomplet et dans les meilleurs des cas palliatif. Ceux qui arrivent à s’y faire une place ne savent pas vraiment que les dispositifs liés au travail, aux programmes et aux stratégies ont changé. Ils ne comprennent pas qu’ils n’ont plus la même signification. Ceux qui sont dans le bain depuis longtemps doivent aussi savoir ajuster leurs « convictions » et leurs connaissances en fonction des nouvelles évolutions.
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