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Valeurs et attentes du Tunisien : Entre ancrages et élans

Comment se projeter dans l’avenir ? Quel point d’appui pour le faire ? Ainsi, se poser la question sur les attentes et les valeurs de la société tunisienne n’est pas anodin, du moins comme pourraient le penser certains. Avec ses contradictions, ses craintes, ses peurs, ses repères d’optimisme, la société tunisienne a ses propres valeurs.

L’étude psycho-sociologique qui a été menée par Abdelwahab Hfaiedh, le président du Forum social des sciences appliquées et diligentée par Solidar Tunisie, vise effectivement à repérer ces contradictions mais également les valeurs ancrées. « Nous ne pouvons pas réformer une économie dans une société sans avoir une image réelle d’elle à un instant donné », a expliqué Lobna Jeribi, par rapport à ce sujet. Ainsi, cette étude exhaustive sur les attentes et les valeurs de la société tunisienne a été élaborée par le biais d’une enquête sur le terrain réalisée sur la période du 1er au 20 août précédent, sur un échantillon représentatif de 1200 sondés dans les 24 gouvernorats du pays. Le nombre des questions posées dans le cadre de cette enquête s’élève à 237. Elle a également comme objectif de déterminer l’écart entre la perception d’une valeur donnée et son vécu. Trois grandes orientations en ont émergé, à savoir des tendances lourdes de la société qui constituent ses valeurs ancrées, elles sont au nombre de 7 ; des signaux faibles émis par la société et qui sont rassemblés autour de 6 principales thématiques et finalement les tendances émergentes qui traduisent les attentes optimistes du Tunisien.

Les questions relatives aux attentes du Tunisien par rapport à l’Etat et aux services qu’il fournit font ressortir d’une manière récurrente le constant triptyque des services de la santé, l’éducation et la sécurité avec les taux respectifs de 26%, 23% et 20% en termes de détermination des besoins prioritaires.

En ce qui concerne la confiance en les espaces publics et les institutions, notamment publiques, l’étude démontre une méfiance à l’égard du Parlement et des partis politiques. «Ce manque de confiance peut se répercuter dans le futur sur la relation avec l’exécutif et est un signe de l’émergence des traits du populisme», a expliqué Hfaïedh.

Aussi l’étude a révélé que le Tunisien n’est pas fataliste dans la mesure où uniquement 23% des sondés considèrent qu’ils ne contrôlent pas ou relativement le parcours de leur vie.

Les résultats de l’enquête ont démontré que le  travail, la religion, la famille, le divertissement et tolérance constituent également des valeurs ancrées chez le Tunisien compte tenu du degré de leurs importances. Les pourcentages dans l’ordre respectif sont les suivants: 83,5%, 80%, 97,4%, 90,6% et 82,4%.

Quant aux phénomènes sociaux les plus rejetés par le Tunisien, les résultats de l’enquête évoquent le concubinage, l’alcoolisme, l’homosexualité et la toxicomanie.

Pour les tendances émergentes, il s’est avéré que le Tunisien a relativement confiance en les municipalités et s’attache à son activisme auprès de la société civile. 

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