L’option de généraliser les caméras de surveillance dans les structures sanitaires publiques ne fait pas l’unanimité au sein des personnels paramédicaux notamment dans les régions.
Le vol d’équipements et d’accessoires et de médicaments est une question difficile à résoudre dans les structures hospitalières publiques. Plusieurs fois, des trafics et des vols de médicaments ont été signalés par le passé dans des hôpitaux publics et des enquêtes ont été instruites pour identifier et confondre les auteurs de ces vols. Pourtant, on continue à voler du matériel, des médicaments, des tenues de travail, des instruments médicaux et chirurgicaux dans les hôpitaux publics. Le mois de juin dernier, des pilules anesthésiantes ont été dérobées de la pharmacie de l’hôpital de Menzel Bourguiba par des intrus qui se sont introduits furtivement dans l’établissement soit avec la complicité du personnel ou en réussissant à déjouer la vigilance des gardiens et des surveillants de l’établissement.
A l’hôpital des Aghlabides de Kairouan, un médecin interne a été arrêté le mois d’avril dernier après avoir été filmé en train de voler des médicaments dans la pharmacie interne. Ce dernier les revendait à l’extérieur et les utilisait également pour sa consommation personnelle. La semaine dernière, dans une vidéo devenue virale qui a circulé sur les réseaux sociaux, une femme a accusé son mari, infirmier à l’hôpital régional de Sidi Bouzid, de voler des accessoires, des instruments et des médicaments, en sortant d’une armoire des dizaines de tenues d’hôpital, des paires de gants médicaux… Suite à la diffusion de cette vidéo, une enquête a été ouverte et l’infirmier a été suspendu de ses fonctions. Cette dernière affaire relance le problème du vol de matériel et de médicaments au sein des structures hospitalières publiques.
Certes, le ministère de la Santé a mis en place une stratégie pour limiter ce phénomène au sein des hôpitaux locaux et régionaux et dont l’un des principaux axes vise à améliorer la traçabilité de la distribution des médicaments au sein de ses structures. Le ministère prévoirait également de doter les hôpitaux, qui n’en n’ont pas, de caméras de surveillance qui devraient être installées dans les pharmacies internes. Une mesure qui est loin aujourd’hui de faire l’unanimité au sein des personnels paramédicaux de certains hôpitaux régionaux qui refusent d’être surveillés au sein de leur travail. Ce fait s’explique dès lors que ce sont des infirmiers et des infirmières qui ont été impliqués dans la plupart des affaires de vol. Il est courant que ces derniers dérobent des médicaments, des tenues pour leur propre usage ou pour en faire profiter et rendre service à des membres de leur famille, des amis, des voisins de quartier… C’est un des dossiers épineux sur lequel devra se pencher le prochain ministre de la Santé après les élections et la constitution d’un nouveau gouvernement.
Un véritable casse-tête chinois !
