Malgré son casting bien pensé, le film d’Andrea Berloff aligne les poncifs et peine à amuser.
C’est un premier film et, lorsqu’un premier film a aussi visiblement le trac, nul n’a envie de l’éreinter. «Les Baronnes» est un succédané des Veuves, sorti l’an dernier (mais écrit probablement avant le McQueen) en plus éteint. Grand casting, pourtant, au trio idéalement pensé et décalé, Elisabeth Moss, Tiffany Haddish, Melissa McCarthy, chacune vue et admirée respectivement dans «Her Smell», «Back to School» et les «Faussaires de Manhattan», cette année.
Il y a certes une bizarrerie inspirée dans cette réalisation, dans son classicisme terrifié (de trac), mais le film ne sait pas sur quel pied danser, de la comédie décalée de gangsters au féminin ou du drame sérieux sur la dureté (d’être) des femmes (de gangsters). La mère de deux enfants, stoïque, soumise à son mari comme à sa famille (McCarthy), la traîtresse à sa communauté qui s’amourache d’hommes blancs et bad boys de surcroît (Haddish), la femme au foyer battue qui a soif de vengeance et justifiera par là tout et n’importe quoi (Moss) : malgré les éminentes trois comédiennes, les figures restent contraintes, pas assez dessinées, êtres de papier. Comme il y a le « cinéma filmé», type les Veuves donc, les Baronnes appartient à une autre catégorie, complémentaire à la première car lui tenant les coudes, le «scénario filmé».