Aujourd’hui, les Tunisiens et les Tunisiennes seront plus de 7 millions à investir les quelque 13 mille bureaux de vote, pour accorder leurs voix au candidat qui aura la charge de président de la République au cours des cinq prochaines années
Aujourd’hui, à huit heures du matin, seront donnés, en effet, dans plus de 13 mille bureaux de vote répartis à travers la République, jusque dans les coins les plus éloignés du pays, les trois coups annonçant le démarrage du vote pour le choix du président de la République au cours des cinq prochaines années.
Ils seront 26 candidats (même s’ils se sont désistés en faveur de Abdelkrim Zbidi à la dernière heure, les noms de Mohsen Marzouk et Slim Riahi figureront sur la liste des candidats à la présidentielle à solliciter la confiance des quelque 7,8 millions d’électeurs (dont 1 million cinq cent mille nouveaux inscrits) qui participeront au scrutin tout au long de la journée d’aujourd’hui pour peut-être dégager, le grand gagnant, c’est-à-dire le futur président de la République, dès le premier tour de l’élection présidentielle comme l’exige la loi électorale prévoyant un second tour entre les candidats classés à la première et à la seconde places au cas où aucun candidat ne remporterait, dès, aujourd’hui, la majorité absolue des voix des électeurs, c’est-à-dire 51,01%.
Mais avant d’en arriver là, il est important de tirer les enseignements charriés par cette campagne électorale présidentielle qui a tenu les Tunisiens en haleine pendant près de deux semaines et qui s’est soldée — tous les analystes intègres et impartiaux le reconnaissent — en dépit des dépassements, des dérives et des insuffisances enregistrées dans plusieurs régions du pays, par la réalisation de deux acquis d’une importance majeure.
D’abord, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a réussi, malgré tous les doutes et suspicions qu’on jetait quotidiennement sur sa capacité à tenir les élections conformément aux conditions qu’impose la Constitution (particulièrement après la mort de feu le président Béji Caïd Essebsi, événement ayant chambardé totalement le calendrier électoral préétabli par l’Instance) à être à l’heure et à proposer, aujourd’hui, un rendez-vous électoral qui réponde aux normes internationales en matière de transparence, d’intégrité et d’égalité des chances pour tous les candidats en compétition.
Et s’il y a un mérite ou un honneur qui resteront, à jamais, gravés à l’actif de Nabil Baffoun et de ses collaborateurs même si certaines frictions les opposant nous ont fait peur à un certain moment, c’est bien qu’ils sont parvenus malgré tous «les bons conseils», les douces pressions ou «les menaces amicales» à préserver la primauté de la loi en ouvrant la voie, aujourd’hui, à deux candidats, à participer à la compétition électorale, alors que le premier croupit en prison et que le deuxième est à l’étranger, accusés tous les deux de blanchiment d’argent mais sans que les accusations qui leur sont portées ne soient prouvées, ce qui les autorise à solliciter la confiance des électeurs.
Ensuite, la deuxième réussite à inscrire au registre de l’Isie est bien cette campagne électorale qui s’est déroulée, quoi que disent certaines parties, dans une ambiance de respect mutuel des candidats et des règles de l’émulation saine et loyale.
Et même si certains dépassements ont été malheureusement enregistrés sur certaines pages Facebook de certains candidats où des accusations sans preuves ou des insultes inadmissibles ont été proférées, il est à observer que durant toute la campagne, les observateurs de la société civile ou les contrôleurs de l’Isie n’ont eu à trancher ou à assister à des actes de violence ou d’agression physique entre les partisans de candidats concurrents ou même opposant les candidats eux-mêmes.
Et les enseignements à valoriser touchent également la dynamique des débats d’idées que les Tunisiens ont eu la chance de vivre tout au long de la campagne électorale, tant lors des meetings organisés par les candidats et leurs rencontres avec les électeurs que lors des trois débats télévisés où les Tunisiens ont écouté les candidats dévoiler leurs programmes et défendre leurs orientations.
Aujourd’hui, sonne l’heure de la vérité et les candidats au palais de Carthage récolteront les fruits de leurs campagnes, en termes de voix qui leur seront accordées par les électeurs et les électrices.
Ces derniers et dernières voteront, aujourd’hui, en toute liberté et en leur âme et conscience, pour le candidat qu’ils estiment le plus méritant, le plus habilité à concrétiser leurs attentes et le plus proche d’eux.
Aux urnes tous pour exercer à la fois un droit et accomplir un devoir.