Partout aux quatre coins de la Tunisie, plus de 7 millions d’électeurs potentiels devaient se rendre, hier, aux urnes pour choisir leur futur président. Partout hommes et femmes ont repris, hier, le chemin des écoles, érigées pour la circonstance en centres de vote qui se sont parés de leurs plus beaux atours, afin d’assurer le bon déroulement du scrutin présidentiel anticipé. A événement exceptionnel, préparatifs exceptionnels. D’ailleurs, en ce dimanche 15 septembre, les yeux du monde entier étaient rivés sur la Tunisie.
A midi, à l’école primaire «Ibn Mandhour» à El Mourouj 1, un des quartiers les plus peuplés de Ben Arous, l’ambiance était visiblement plus qu’ordinaire. Et l’opération électorale s’est déroulée, semble-t-il, dans un climat de sérénité totale. «Tout se passe bien du moins au cours de ces premières heures de la matinée», nous déclare Lazhar Chihaoui, président du centre, après avoir vérifié notre identité en tant que médias accrédités auprès de l’Isie. Lequel centre abrite, en tout, dix bureaux de vote qui ont vu venir, dès leur ouverture à 8h du matin, un petit nombre de citoyens. «Soit, à peine 1400 votants jusqu’à midi», recense-t-il. Ces statistiques sont, à chaque fois, recueillis au fur et à mesure de l’avancement du scrutin. De même, le taux de participation se calcule, en fait, sur la base du nombre d’électeurs déjà inscrits audit centre.
Choisir pour faire changer
Du reste, l’essentiel est d’aller exercer son droit de vote, de la façon la plus libre, transparente et démocratique. « Voter, c’est donner librement sa voix, sans aucune forme de pression ou manipulation», ainsi s’exprime une jeune électrice, étant alors en train de se repérer sur le panneau d’affichage des inscrits, posé juste à l’entrée du centre. «Cela dit, on doit choisir pour faire changer et prendre son destin en main…», renchérit-elle «Jusque-là, aucun abus ou infraction électorale n’ont été signalés», affirme M. Chihaoui. Et de rassurer encore: «Tout va très bien». Côté observation, il n’y a pas eu d’impact, en termes de présence. Sauf que l’on a pu enregistrer certains observateurs étrangers, venus du Népal et de Mauritanie. Autre remarque, il n’y avait pas de longues files d’attente, comme celles qu’on a vues en 2011. Les agents de l’Isie étaient eux aussi là pour veiller au bon déroulement de l’opération.
Ils ont aidé les électeurs à repérer leurs noms sur la liste des inscrits et les bureaux de vote auxquels ils appartiennent. Instructions de l’Isie auxquelles ils doivent obéir: pas de déclarations aux médias. De même pour les représentants de la société civile qui ne sont pas autorisés à divulguer aucune information aux journalistes présents.
Des mots d’ordre qui ont été aussi confirmés par le directeur du centre de vote concerné.
Ce dernier semblait, parfois, réservé sur certaines données électorales.
A noter que ces agents de l’Isie ont bénéficié, il y a quelques jours, de sessions de formation et d’initiation à l’opération électorale. M. Chihaoui nous a indiqué que tout le matériel électoral (urnes, encre indélébile, isoloirs..) était disponible depuis la veille du scrutin. Le jour «J», tout a été mis en place, depuis le petit matin. A l’extérieur du centre, militaires et forces de l’ordre ont été ainsi mobilisés pour la sécurité de ce scrutin présidentiel 2019.
Kamel FERCHICHI