La modicité des prix de certaines fournitures scolaires pratiqués dans le commerce parallèle explique la ruée des parents d’élèves qui n’arrivent plus à s’approvisionner intégralement dans le commerce officiel à cause de listes indéfiniment longues et comportant des articles assez coûteux. Explication.
On l’a dit et maintes fois redit, ce sont les prix des fournitures scolaires et parascolaires qui donnent le tournis et des sueurs froides aux parents d’élèves qui ne savent plus où donner de la tête pour finaliser la rentrée de leur progéniture. Le prix des manuels scolaires subventionnés par l’Etat qui sont relativement stables depuis de nombreuses années n’est pas la pierre angulaire des problèmes inhérents aux coûts de la rentrée scolaire. Il s’agit de trouver une parade pour les parents des écoliers tunisiens qui voient la liste des fournitures s’allonger sans discontinuer. De nombreux articles superflus mentionnés noir sur blanc sur les listes de fournitures quand bien même ils risqueraient de ne pas être utilisés tout court ou très brièvement au cours de l’année scolaire. Pourquoi donc inciter de pauvres parents d’élèves salariés à l’achat de produits inutiles, surtout que leur budget familial se réduit comme peau de chagrin en pleine reprise des écoles ? Il faudrait éliminer de la liste des achats coûteux comme le dictionnaire ou la calculette pour les premières années du cycle primaire ou alors éditer un seul exemplaire pour toutes les années du premier cycle de l’école sans devoir changer chaque année de dictionnaire.
L’accumulation d’articles au nombre multiple d’unités ne signifie même pas que les parents n’auront pas à débourser encore pour des frais de cette nature au cours de toute l’année scolaire, bien au contraire. La modicité des prix de certaines fournitures scolaires pratiqués dans le commerce parallèle explique la ruée des parents d’élèves qui n’arrivent plus à s’approvisionner intégralement dans le commerce officiel à cause de listes indéfiniment longues et comportant des articles assez coûteux.
Chère, chère la rentrée…
Le nombre de cahiers qu’on compte par dizaines entre petit et moyen format avec un prix public de vente moyen entre dix et vingt dinars a été relevé dans un article publié sur nos colonnes à la fin du mois dernier. L’école pour le Tunisien est devenue globalement chère à cause de nombreux coûts liés à la poursuite de l’année scolaire avec succès. De nombreuses familles consentent à demander des crédits bancaires pour inscrire leurs enfants dans le système privé même si cela est moins vérifiable avec un mouvement inverse qui s’opère avec le retour au système public pour des raisons matérielles alors que rien ne devrait encourager les parents à opter pour ce système en pleine crise et défaillant. La réussite d’une année scolaire nécessite de grands sacrifices pour les parents qui doivent suivre en permanence les commodités de leur enfant scolarisé pour étudier dans de bonnes conditions toute l’année. On ne va pas évoquer les cas des enfants qui bénéficient de cours de soutien scolaire, ce qui alourdit terriblement le budget des ménages tunisiens qui n’ont plus le choix étant pris entre l’enclume et le marteau.
L’élève qui perdrait ses effets personnels et quelques fournitures au cours de l’année va nécessairement amener ses parents à en acheter de nouveaux. Ceci en plus des avis émis par les instituteurs afin de renouveler les cahiers et acheter d’autres articles. Les dernières estimations ont prouvé qu’il faut compter au moins cinq cents dinars par enfant inscrit dans une école tunisienne pour lui assurer une scolarité normale. Ce montant peut aller du simple au double si l’élève est inscrit dans une école privée avec des fournitures souvent exigées de meilleure qualité. Ainsi, les petits écoliers inscrits dans les écoles étatiques bénéficient parfois de fournitures scolaires de qualité modeste. Elles trouvent leur origine généralement dans les faubourgs de Tunis au niveau de la rue de la commission à des prix cassés et défiant toute concurrence. Un paquet de feutres marqueurs à deux dinars, des crayons de couleurs miniatures à un dinar cinq-cents millimes, des ardoises, de la craie, des trousses et beaucoup d’autres articles hormis les cahiers qui ne comportent pas de choix importants. De nombreuses familles s’approvisionnent dans cet endroit pour compléter leurs fournitures scolaires de base et alléger leurs bourses et faire souffler leur budget de ménage. De l’autre côté du miroir, le tableau n’est guère plus reluisant avec des papeteries et des librairies qui vivotent au gré des jours avec d’énormes difficultés structurelles et de gestion outre une faible marge au niveau du chiffre d’affaires vu la concurrence déloyale du commerce parallèle les jouxtant ou limitrophes.