Les régions de l’intérieur ont entamé, ces derniers jours, les préparatifs de la saison automnale en prévision de la saison des pluies et des risques d’inondations qui peuvent constituer une menace pour la sécurité de la population, à l’image des scénarios catastrophiques de la saison écoulée qui ont ébranlé par leur ampleur plusieurs régions du pays, endommagé l’infrastructure de base et nui gravement à l’activité socioéconomique.
Les municipalités et toutes les administrations régionales concernées à ce niveau ont mis les bouchées doubles, dans la région du Nord-Ouest pour asseoir leurs plans d’action, en cas de sinistre, notamment si les inondations viennent à se manifester suite à des orages violents ou à des pluies diluviennes. Ainsi, l’on a déjà entamé toutes les opérations de curage des cours d’eau, le déblayage des remblais et l’élimination de tous les points noirs, en particulier au niveau des cités populaires vulnérables, situées en aval des agglomérations urbaines où les riverains sont menacés par les cours et où des glissements de terrain ont lieu, notamment dans la région de Aïn Draham, ou encore au Kef.
L’agriculture menacée par les catastrophes naturelles
L’année dernière, les pluies torrentielles ont eu raison d’une partie de l’infrastructure de base. Cette année, le scénario s’est répété, en ce mois de septembre, mais à un degré moindre, dans nombre de régions, comme dans la capitale et la région du Sahel ou encore dans la région du Nord-Ouest où les trombes d’eau ont été virulentes et périlleuses pour la population, avec la mort de deux personnes, emportées par les eaux dans la délégation de Jérissa, au Kef et d’un octogénaire à Melloula, à Tabarka, également tombé dans un ravin suite à un glissement de terrain. Il faut rappeler aussi que les calamités naturelles ont causé d’énormes pertes au secteur agricole dans le pays au cours de la période 2011-2016 dont le volume a été estimé à près de 500 millions de dinars, alors que la saison 2017/2018 a enregistré, à elle seule, 82 millions de dinars de dommages dont l’Etat n’a pris en charge que 6% de leur montant, soit 4,9 millions de dinars. Le reste du montant a été supporté par les agriculteurs, notamment dans les trois gouvernorats du Kef, Siliana et Jendouba où les syndicats régionaux des agriculteurs appellent encore au dédommagement des agriculteurs sinistrés par les inondations ou les chutes de grêle des dernières années.
Jamel Taybi