Après l’organisation du Salon régional de l’emploi à Gabès au cours du mois d’août dernier dans l’objectif d’améliorer l’employabilité des jeunes dans la région et de réduire sur le marché du travail l’écart entre l’offre et la demande à travers la création d’un point de contact favorable entre les demandeurs et les offres d’emploi, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace) poursuit sur la même lancée avec la tenue de la Semaine nationale de l’emploi qui démarrera le 24 septembre.
Dans le cadre de cet événement, l’institut organise le Forum de l’emploi sur le thème «L’exclusion sociale, une barrière à l’entrée sur le marché du travail», réunissant les chefs d’entreprise, les experts, les directeurs de ressources humaines et des représentants de l’administration pour partager les expériences et trouver les solutions pratiques.
Inégalités d’accès
Le débat sera focalisé sur le système éducatif qui «souffre aujourd’hui de la marginalisation et de l’exclusion de la part d’un bon nombre de ses adhérents des différentes classes sociales, ce qui a engendré des fissures au niveau de la cohésion sociale».
C’est dire que les couches sociales modestes et moyennes sont touchées par les inégalités d’accès au marché du travail suite à la détérioration de la qualité de l’éducation fournie à cette catégorie de la société. Des interrogations se posent ainsi sur l’existence même d’une exclusion sur le marché du travail, les facteurs dus à ces inégalités et sur les régions les plus marginalisées en termes d’emploi.
Selon l’Iace, «ce défaut d’égalité pourrait être engendré par un système d’enseignement supérieur marqué par un dualisme entre des filières élitistes et des filières de masse». Il considère que certaines filières, telles que la médecine et l’ingénierie, sont très sélectives et limitées aux élèves ayant les meilleurs scores.
Exclusion sur le marché du travail
D’autre part, les filières généralistes, comme les études littéraires et les sciences sociales, sont devenues des filières auxquelles les bacheliers ont recours par contrainte du score obtenu. En effet, «les diplômés de ces filières sont confrontés à des capacités d’embauche limitées dans l’enseignement et la fonction publique et sont marginalisés par le secteur privé à cause de leur faible employabilité».
Les conséquences de ces inégalités sont multiples sur le tissu social tunisien ayant un coût d’exclusion sociale considérable sur l’économie nationale et l’entreprise.
Selon la même source, l’exclusion des jeunes des différentes catégories sociales face aux opportunités qu’offre le marché du travail a un coût économique et social.
D’autre part, les entreprises voient leurs possibilités d’accéder à un vivier de talents se réduire, ce qui affecte leur capacité à innover et à évoluer dans un environnement international très compétitif.
A l’évidence, «la relance économique ne pourra pas avoir lieu sans mettre en place une stratégie nationale inclusive regroupant les différences individuelles et où les contributions de toutes les personnes sont reconnues et valorisées, y compris celles porteuses d’un handicap».