La victoire étriquée de la Tunisie sur la Libye a, une fois de plus, dévoilé les limites tracassantes de notre sélection qui a besoin de beaucoup plus qu’un «choc psychologique» pour faire peau neuve.
Est-ce que c’est la Libye qui était dure à cuire, ou est-ce que c’est la sélection nationale de Mondher Kbaïer qui n’avait pas suffisamment d’arguments, avant-hier, pour parvenir à une victoire beaucoup plus éloquente que celle d’un petit but à zéro ?
C’est la question qui obsède tous les fidèles de l’équipe nationale qui semblent condamnés à ne jamais voir clair quant à ses prestations même après la série interminable de changement d’entraîneurs nationaux.
Toujours les mêmes problèmes qui tournent autour de la dilapidation d’un bon nombre d’occasions de buts, la lenteur du rythme, le manque de variation dans les idées et le jeu, et surtout, une certaine nonchalance qui irrite. Ce sont, du moins, les éternelles défaillances constatées, encore une fois, dans le rendement de l’équipe nationale.
A chances égales !
Certes, la Tunisie a gagné. C’est l’essentiel, diront certains, mais tous ceux qui ont vu le match Tunisie-Libye entrant dans le cadre de l’aller du tour éliminatoire du Chan sont unanimement d’accord que ce n’est que partie remise et que nos voisins libyens préservent intactes leurs chances de se qualifier.
Le match retour de cette étape qui est prévu le 20 octobre prochain au Maroc pourrait être une occasion de rachat et même de coup de brio pour la sélection libyenne. Cette dernière a laissé de bonnes impressions auprès des spectateurs et téléspectateurs en raison du visage très honorable montré par tous ses joueurs sans exception. Le bon gardien Ahmed Azzaga, les valeureux techniciens Mahmoud Oukacha, Salem Omrane, Mohamed Salem et Fethi Salem étaient très en vue. Leur technique individuelle mise au service d’une cohésion collective sans faille, font que la Libye jouera encore une fois d’égal à égal avec la nôtre dans moins d’un mois.
Une sélection à 2 niveaux
Quant à la sélction de Mondher Kbaïer qui a fait sa première sortie officielle, elle n’a pas progressé d’un iota. La fébrilité de ses joueurs et l’absence d’une bonne circulation du ballon ont énormément mis en confiance l’équipe libyenne qui a failli égaliser, voire réaliser la victoire à ses dépens. C’est dire la facilité qu’ont les Libyens à se créer des occasions de buts devant la cage de Moez Ben Chrifia, auteur d’au moins deux parades décisives et salvatrices (39’ et 90’).
Nous sommes loin de critiquer l’apport de Mondher Kbaïer beaucoup plus que la piètre prestation de ses joueurs.
En effet, notre équipe nationale jouant à deux rythmes incohérents: celui des joueurs rodés et expérimentés, tels que Badri (auteur du seul but de la rencontre), Khénissi, Dhaouadi, Ben Chrifia, Marzouki et Boughattas, et les autres, dont le concours était en total déphasage. Bien évidemment, cela ne peut qu’influer directement sur le rendement collectif qui était exécuté à deux rythmes.
Désormais, Kbaïer sait à quoi s’en tenir. Il a du pain sur la planche afin que son équipe soit prête pour la grande explication du Maroc qui pourrait bien cacher de mauvaises surprises. C’est que rien n’est encore joué !
Amor BACCAR