«Le fruit d’un travail collégial»
«Mes joueuses sont des guerrières»
«Kamel Rommani m’a tendu la perche»
«La relève est assurée»
Lors de l’arrivée , à l’aéroport Tunis-Carthage, de la sélection féminine junior de retour du Niger où elle a pris part au championnat d’Afrique des nations, un homme semblait être le plus heureux des passagers. C’était Moez Ben Amor, l’entraîneur de ladite sélection qui, le sourire aux lèvres, avait du mal à contenir la vague d’embrassades déferlant sur lui. Un moment de grand bonheur suite à l’exploit historique réalisé par cette équipe, sous forme de l’inimaginable sacre africain remporté la veille aux dépens de qui ? Aux dépens de l’Angola, SVP !
Quel ressenti après cette reconnaissance ?
«Ma joie est immense et mon bonheur indescriptible. Il s’agit d’un vrai conte de fées.
Lorsque nous avions débarqué au Niger, nous ne visions modestement qu’un seul objectif: terminer dans le trio de tête pour assurer la qualification au prochain Mondial de Roumanie. C’était dans nos cordes.
L’idéal était d’aller en finale. Mais le sacre, franchement, nous n’y pensions même pas, les Angolaises étant les reines en Afrique, jusqu’à ce jour béni».
Quelle recette pour accéder en finale ?
« On n’a rien fait d’exceptionnel.
Il fallait seulement encourager nos joueuses, leur enlever le trac, leur faire comprendre qu’en handball, tout est possible sur un seul match et que, même battues, il n’y a pas de quoi en rougir, surtout que l’adversaire s’appelle l’Angola qu’on n’a jamais battu par le passé. Et mine de rien, le poisson a fini par mordre l’hameçon au prix de trésors d’énergie dépensés par mes joueuses qui m’ont admirablement surpris par leur application tactique, ainsi que par leur extraordinaire combativité».
Vos joueuses sont exceptionnelles
«Plus que des guerrières, elles furent des kamikazes. Celles-ci, dois-je le souligner, ont démontré, à l’occasion, que la prochaine ossature de la sélection senior est déjà disponible, chose que je trouve fort rassurante pour le futur. A condition, bien sûr, de maintenir la pression sur cette équipe, tout en l’entourant d’un suivi rigoureux et sans relâche, le tout doublé d’un riche programme de préparation qui devra obligatoirement inclure le maximum de matches amicaux face aux clubs et sélections d’Europe».
Vous voilà dans la cour des grands
«Les diplômes et le passage obligé par une carrière de joueur ne suffisent pas. J’attendais patiemment mon heure de gloire. 2014 sera l’année du grand virage, lorsque sur proposition de la cheville ouvrière de notre handball féminin, Kamel Rommani, j’ai été proposé pour veiller aux destinées techniques d’un centre de formation de joueuses fraîchement créé par la Fthb. Depuis, je n’avais plus qu’à voler de mes propres ailes et surtout savoir saisir ma chance».
C’est donc Kamel Rommani qui vous a tendu la main
«Je ne remercierai jamais assez Si Kamel qui m’a offert cette chance, ainsi que la fédération qui a cru en moi, en continuant à me faire confiance.
L’expérience a été passionnante et on en recueille aujourd’hui les dividendes. Notre sacre historique ramené du Niger, c’est le fruit d’un travail collégial: joueuses, staffs technique, médical et administratif, fédération, clubs et parents de joueuses. C’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de rééditer la fantastique expérience du centre de formation de Sousse, en créant des pôles similaires dans d’autres régions du pays».
Mohsen ZRIBI