Après avoir débuté en tant que gardien de but de football avec le club de sa ville natale Teboursouk, Hassen Mejri a changé de spécialité en optant pour le hand-ball. Et après une saison (1958-1959) au sein du CA, il a changé de club. Il a signé au profit de l’Asptt en compagnie de ses amis, Abdelhamid Aoun, Mouldi Ayari, Youssef Gaddoum et tant d’autres.
Ce faisant, après une seule saison la nouvelle équipe de Hassen Méjri et ses coéquipiers accéda en division nationale . Continuant sur sa lancée, elle s’adjugea le titre de championnat national. Au cours de la saison suivante, l’ASPTT a confirmé en remportant le doublé tout en gardant son invincibilité ! Hassen Mejri nous apporte un éclairage concis sur une période inoubliable: « Nous étions les plus forts .Les Mouldi Ayari, Abdelhamid Aoun , Gilbert et autres étaient intraitables grâce à leur condition physique optimale et notamment leur homogénéité. Nous avons pris le meilleur sur toutes les autres équipes, en l’occurrence l’EST, le CA, l’UST, le CA GAZ, la ZS, le SSS, le CAB, Nabeul. En ces temps-là, on m’a surnommé le gardien volant car je repoussais les tirs avec les jambes et je volait haut comme on dit. J’ai aussi été le gardien titulaire de la première sélection tunisienne constituée en 1961. Elle avait effectué des stages de préparation en Europe de l’est ( Allemagne de l’Est ,Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie ) où le handball est assez développé. Malheureusement, on n’a pas pris part à la première compétition africaine qui s’est déroulée au Maroc à cause de la guerre de Bizerte. Deux ans après, l’équipe de Tunisie a participé aux jeux de l’amitié organisés à Dakar où elle a terminé troisième. Durant cette période, il y avait beaucoup de bons gardiens tels que Mohamed M’Rabet, Salah Boukraa, Moncef Oueslati, Makhlouf; et notamment Mourad Boularès ancien professionnel en France. Quant aux actuels gardiens, ils sont mieux préparés que nous. D’ailleurs le handball tunisien, par le biais de ses gardiens, force le respect à l’échelle mondiale. Outre les résultats honorables de nos équipes nationales dans les différentes compétitions internationales, nous avons des joueurs qui ont émergé avec des équipes étrangères .Je cite Tej, Hmam, Meganem et d’autres qui ont fait les beaux jours des grandes équipes françaises »
« Le fameux Oued Bayeche de Gafsa ! »
« Volet situations difficiles, je me rappelle un déplacement professionnel à Gafsa. Les pluies torrentielles nous ont bloqués. Il m’a été impossible de traverser le fameux oued Bayeche de la région en voiture. Or, j’avais un match très important contre l’EST. Un bonhomme longiligne s’est chargé de me porter sur son dos. Et à la surprise générale, notamment pour le capitaine des «Sang et Or», Moncef Hajjar, je suis parvenu à atteindre Gafsa. J’étais titulaire et nous avions remporté le match . Je me souviens aussi de nos belles prestations en compétition scolaire qui ont permis à mon lycée Emile Loubet, actuel lycée technique, de remporter plusieurs titres. La compétition scolaire entre les lycées de Khaznadar, Sadiki, Alaoui, Sfax , Sousse, Nabeul, Bizerte se déroulait dans une ambiance conviviale. Ça a bien servi le sport civil » a confirmé Mejri qui n’a pas oublié les réceptions qu’organisait son club l’Asptt en l’honneur des titres remportés. Il n’a pas aussi oublié une défaite cuisante en finale de coupe contre le CA: «J’ai raté le coche. Je n’étais pas en forme. L’entraîneur n’a pas voulu me remplacer. Je me souviendrais longtemps encore de cette apothéose », a conclu Hassen Mejri.
Hassan Mejri