Accueil Actualités Me Brahim Bouderbela, bâtonnier de l’ordre des avocats : «Le procureur de la République a choisi l’escalade» 

Me Brahim Bouderbela, bâtonnier de l’ordre des avocats : «Le procureur de la République a choisi l’escalade» 

Suite aux événements insolites survenus jeudi dernier au Tribunal de première instance de Tunis où les membres du comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont été agressés et évacués du bureau du Procureur de la République par les forces de l’ordre, l’Ordre national des avocats de Tunis (Onat) a organisé à la Maison de l’avocat une conférence de presse  pour élucider les circonstances de ces événements.

Recours infondé aux forces de l’ordre

S’exprimant sur les détails de l’affaire, maître Brahim Bouderbala a mis l’accent sur la gravité de cet incident, dans la mesure où il constitue une «première dans l’histoire de la justice en Tunisie». Il a précisé, à cet égard, que tout l’intérêt doit être porté à l’importance des relations interprofessionnelles entre les avocats et les magistrats. «Nous portons à la connaissance des citoyens que le corps de métier des avocats soutient indéfectiblement toutes les causes justes. Nous soulignons également que les avocats défendent l’indépendance de la justice et l’union entre les deux corps de métier, à savoir les magistrats et les avocats», a déclaré Me Bouderbala tout en condamnant le recours non justifié aux forces de l’ordre. Et d’ajouter «quand les avocats se rendent au tribunal ils sont chez eux. Il n’est, en aucun cas, justifiable de recourir à la force pour les évacuer».

Intervenant sur le rôle de l’Onat et son implication dans les événements survenus jeudi dernier, le bâtonnier de l’Ordre des avocats a déclaré que l’Ordre refuse catégoriquement son  dépassement de la part du Procureur de la République. Et d’ajouter que ce dernier aurait dû, par souci de convenance et par respect pour les diverses structures du corps de métier, contacter le chef du bureau régional de Tunis avant de recourir aux forces de l’ordre. «Je n’ai été informé de ce qui s’est passé qu’après les altercations qui ont eu lieu entre les avocats et la police. Il est inadmissible de procéder de cette manière», affirme maître Brahim Bouderbala.

Dépassement inconséquent des diverses structures du corps des métiers

Par ailleurs, Me Bouderbala a affirmé que l’escalade qui a engendré cette succession d’événements qualifiés de «graves» a été provoquée par «l’autre partie», en l’occurrence le Procureur de la République qui a choisi de se lancer dans des procédures infondées créant de ce fait «un état de panique» comme s’il s’agissait d’une attaque terroriste. Il a déclaré dans ce contexte qu’après l’intervention de l’Onat, en l’occurrence lui-même et le chef du bureau régional de l’Onat de Tunis, la suspension du sit-in a été décidée. «Nous étions surpris par l’irruption des forces de l’ordre dans le bureau du Procureur de la République. C’est lui qui a choisi l’escalade», explique maître Bouderbala. Le bâtonnier a démenti les rumeurs diffusées dans les médias dans le but de véhiculer des faits diffamatoires. «Nous sommes capables de défendre notre rôle dans le système judiciaire. Nous tenons, ainsi, à agir judicieusement pour préserver les intérêts de la nation. Toutes les organisations nationales nous soutiennent», a conclu le bâtonnier de l’Ordre des avocats.

Il est à rappeler que les membres du comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont observé, jeudi dernier, un sit-in dans le bureau du Procureur de la République au Tribunal de première instance de Tunis 1 dans l’objectif de relancer l’affaire relative à l’appareil secret d’Ennahdha. Pour toute réponse, ce dernier a intimé aux forces de l’ordre d’évacuer les avocats. Suite à ces événements insolites, des organisations nationales, notamment l’Ugtt, l’Utica, l’Atfd et la Ltdh ont exprimé leur soutien au comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

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