L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) se trouve en situation « critique et embarrassante », les deux candidats au second tour du scrutin présidentiel, Kais Saied et Nabil Karoui, n’ayant pas les mêmes chances puisque ce dernier est toujours détenu.
C’est ce qu’a notamment déclaré samedi Anis Jarboui, membre de l’ISIE.
L’instance électorale « craint sérieusement l’éventualité de remettre en cause les résultats du second tour de la présidentielle et les conséquences qui s’en suivent si le statu quo est maintenu en l’absence de jurisprudence claire sur ce point », a expliqué Jarboui.
Selon lui, la non-acceptation des résultats par l’opinion publique si le candidat Nabil Karoui est toujours détenu est aussi à craindre.
Le rôle de l’ISIE ne se réduit pas à la fonction logistique mais consiste essentiellement à la protection du processus démocratique, a-t-il estimé. Citant, à cet égard, les articles 2 et 3 de la loi organique relative à l’ISIE garantissant des élections et référendums démocratiques, libres, pluralistes, honnêtes et transparents ainsi que l’égalité de traitement entre tous les électeurs, candidats et intervenants durant les opérations électorales et référendaires.
Kais Saied et Nabil Karoui s’opposeront au second tour de la présidentielle à une date qui n’a pas encore été fixée.
Nabil Karoui, président du parti au Cœur de la Tunisie, a été arrêté le 23 août 2019, en exécution du mandat de dépôt délivré à son encontre par une des chambres de la Cour d’appel de Tunis pour suspicion de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, suite à une plainte déposée contre lui par l’organisation I Watch. Le candidat ayant obtenu 15,5 pour cent des voix au premier tour de la présidentielle se trouve toujours en détention préventive à la prison de la Mornaguia.
Le 5 septembre, la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Nabil Karoui tout en décidant de maintenir les mesures préventives à son encontre: interdiction de voyage et gel des avoirs.
Le Procureur général près la Cour d’appel de Tunis a annoncé mercredi dernier le report au 2 octobre prochain de l’examen de l’affaire. La chambre d’accusation n°32 du Pôle judiciaire économique et financier devait trancher, ce jour là, la demande de libération provisoire du président du parti « Au cœur de la Tunisie ».
Le report était justifié par la concomitance de la date de l’audience prévue le 25 septembre avec la grève des magistrats entamée vendredi 20 septembre.
CHATER Osman
29 septembre 2019 à 08:48
Pourquoi faire simple quant on peu faire compliqué ? Laissez le peuple s’exprimer pour son destin, démocratiquement, sans intervention marginale qui peut s’exercer ultérieurement !