Les «Sang et Or» ont eu chaud dans ce match retour contre Elect Sport. La domination nette de l’Espérance n’a pas suffi pour chasser le spectre de l’élimination jusqu’à la fin du match
Ce fut une victoire laborieuse réussie dans la souffrance et le doute sur laquelle s’est terminé le match retour face aux Tchadiens d’Elect Sport dans le cadre du match retour du tour préliminaire de la Ligue des champions. Ce fut un duel qui aurait pu s’achever sur une tout autre fin tellement l’Espérance y avait joué avec le feu.
D’aucuns diront que l’important, c’est que l’EST s’est qualifiée au tour des poules. Et que l’objectif est atteint comme prévu sans surprise. Mais jusqu’aux tout derniers instants de la rencontre, le spectre de l’élimination pesait de tout son poids sur les esprits des fans de l’Espérance puisqu’il suffisait que les Tchadiens égalisent (2-2) pour coiffer au poteau le champion d’Afrique en titre et créer l’énorme surprise.
La finition, problème récurrent
Cela ne veut nullement dire que l’adversaire de l’Espérance était un foudre de guerre intraitable et difficile à manier. Loin s’en faut ! Le problème, c’est que l’équipe de Mouine Chaâbani a, tout simplement, joué contre elle-même dans la mesure où elle n’est pas parvenue à tuer le match. C’est qu’encore une fois l’on a buté sur l’éternel problème de l’énorme ratage d’occasions de but.
Durant toute la rencontre, la domination de l’Espérance était nettement visible. Aucune miette n’a été laissée à l’adversaire qui était, somme toute, modeste mais très «malicieux».
Recroquevillés dans leurs derniers retranchements tout au long du match, les Tchadiens n’ont eu qu’une toute petite et unique occasion. Seulement ils ont su comment en profiter «vénimeusement» quand leur capitaine a réussi à scorer (36’) sur un contre rapide, aidé en cela par une bévue impardonnable du capitaine «sang et or» Chamseddine Dhaouadi.
Dès lors, l’Espérance était éliminée par ce novice d’Elect Sport qui n’a aucune expérience continentale. Pourtant, tout laissait croire que l’Espérance avait dans ses cordes la possibilité de réaliser un carton, tellement sa domination était limpide. Mais c’était sans compter avec la précipitation et l’absence de finition optimale des attaquants de l’Espérance qui n’arrivaient pas à matérialiser leur nette supériorité. Il a fallu attendre la 62’ minute pour que l’EST égalise par le biais de Brahima Ouattara sur un centre lumineux de Sameh Derbali. Et ce n’est qu’à sept minutes de la fin de la partie que la délivrance eut lieu grâce au deuxième but de l’Algérien Abderraouf Benguith suite à un bel assist du Libyen Hamdou El Houni. Ce fut au forceps!
L’anti-jeu des Tchadiens
Il faut quand même avouer que les joueurs de Mouîne Chaâbani sont tombés sur un adversaire dont les joueurs avaient un seul choix pour stopper l’élan du champion d’Afrique : l’anti-jeu.
En effet, tous les moyens étaient bons pour freiner l’explosivité des joueurs de l’Espérance qui ont quand même pratiqué un beau football. A commencer par l’agressivité dans les duels, chose qui a coûté la blessure et le remplacement de Bilel Ben Seha (16’) et Chamseddine Dhaouadi (46’). De plus, il y a eu la lamentable perte de temps pratiquée à chaque fois que l’Espérance accentuait le rythme. Mais ce qui a compliqué davantage la mission des «Sang et Or», ce fut, en plus, la passivité incompréhensible de l’arbitre de la rencontre, l’Erythréen Mogos Teklu. Il était d’une tolérance ahurissante. En résumé, l’Espérance aura intérêt à peaufiner au mieux la finition devant les buts. Ça urge afin de ne plus revivre ce genre de scénarios hitchcockiens.
Amor BACCAR