Le séisme provoqué par la faillite du TO ne semble pas décourager les touristes amoureux de notre pays. L’un d’eux nous confie.
Cela s’est passé samedi dernier dans un hôtel de Hammamet où une… poussière de résidents «sévit» encore, défiant le séisme provoqué récemment par la fameuse affaire Thomas Cook du nom du pourtant très célèbre TO qui vient de faire faillite. Dans cet hôtel pieds dans l’eau et toujours vêtu de ses plus beaux atours en dépit de ce fâcheux événement et de l’arrivée de l’automne, rien, vraiment rien, n’indique que les temps sont durs ou que la conjoncture est difficile.
Bien au contraire, on dirait qu’on est là coupé du reste du monde tellement la vie continue comme si de rien n’était ! «C’est vrai, note le patron de l’établissement, que l’affaire Thomas Cook que je considère comme un scandale sans précédent nous a proprement ébranlés, en tant qu’hôteliers. Personnellement, j’en suis tellement touché que mon manque à gagner, à titre de recettes à récupérer, est estimé à environ un million de dinars. Rien à voir, en tout cas, avec les quatre millions de dinars subis par mon collègue voisin.
Certes, l’ardoise est salée pour moi et une dizaine d’autres professionnels du métier. Mais, de là à parler d’hécatombe ou de désastre, voilà un pas que je ne suis pas prêt à franchir. Pourquoi? Tout simplement parce que je suis persuadé que c’est un orage qui passera et qu’on oubliera vite». Et notre interlocuteur visiblement loin d’être déboussolé abonde en mises au point. «D’abord, explique-t-il, nous avons reçu toutes les garanties pour nous faire rembourser tôt ou tard. Et ça rassure, ces garanties émanant aussi bien de notre ministère du Tourisme que des autorités britanniques.
Ensuite, il faut avoir le courage d’avouer que la haute saison touristique a été en tous points de vue florissante et prospère. Oui, nous avons engrangé des recettes substantielles, cet été avec au compteur un joli record en la matière. Ceux qui oseraient dire le contraire sont, à mon avis, étrangers au domaine. Quant à la troisième source de mon optimisme, elle réside dans la détermination manifestée par nos clients anglais, français et allemands qui l’ont dit haut et fort: nous reviendrons en Tunisie, quelle que soit l’issue de l’affaire TC. Et c’est de bon augure». A ses côtés, était attablé un groupe de touristes français qui avait l’air gai.
L’un de ces touristes nous dira ceci : «Ecoutez, nous étions, au départ, proprement sonnés jusqu’au désarroi par l’incident dudit T0 avec lequel nous avons collaboré pour l’organisation de notre séjour en Tunisie. Maintenant que le mal est fait, j’estime que, l’orage passé, tout rentrera dans l’ordre. Pour vous, Tunisiens, croyez-moi, il n’y a pas péril en la demeure, car, pour moi, tous les moyens seront bons pour y revenir, surtout que nous avons bel et bien retenu la leçon. La prochaine fois, nous ferons nos réservations directement sur la Toile, pour éviter de tomber dans le piège d’éventuels autres T0 en difficulté et peu crédibles. Tout cela, parce que nous aimons la Tunisie qui restera notre destination privilégiée et que nous continuerons à la préférer à l’Espagne, à la Grèce, au Maroc et à l’Egypte». Radieux, le patron de l’hôtel n’a qu’à jubiler. «Vous avez, dit-il, bien vu combien nos hôtes étrangers sont fidèles. Et c’est là que réside notre capital». Et de conclure en indiquant que «l’arrière-saison touristique demeure prometteuse, rien qu’au vu du bon rythme des réservations pour les mois d’octobre, novembre et décembre». Autrement dit, la vie (touristique) continue. Et c’est tant mieux.
Mohsen ZRIBI
