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Fournitures scolaires : Le champ est libre devant les spéculateurs

L’achat des fournitures scolaires est devenu, depuis ces dernières années, une affaire purement commerciale et spéculative. Tout le monde s’y est mis, nos respectables enseignants compris.

Les parents peinent à satisfaire les demandes fusant de partout en dépensant d’importantes sommes d’argent. Bien sûr, les manuels scolaires ne posent aucun problème au niveau des prix puisqu’ils sont tarifés.

Mais là où il y a une grande polémique, c’est au niveau des autres fournitures. C’est la gabegie totale. Tout le monde se plaint du prix des cahiers non subventionnés et l’absence des cahiers subventionnés des librairies. Un vrai marché parallèle est en train de se mettre en place dans le pays. Il vise à exploiter la manne de la rentrée scolaire et même de tout le circuit du commerce lié aux articles scolaires.

La preuve est là. N’importe qui, aujourd’hui, peut se permettre d’écouler toutes sortes de fournitures scolaires à l’exception des manuels (les « hammassas» eux-mêmes sont de la partie). Tout le reste y passe.

Le contrôle devient, alors, inopérant car les intervenants sont trop nombreux et n’appartiennent pas, nécessairement, au domaine en question.

Ce phénomène risque de s’aggraver si les autorités n’interviennent pas. Actuellement, les libraires qui sont les plus indiqués pour accomplir ce rôle manquent de réactivité et ne parviennent pas à s’organiser en fonction du marché. Ils sont incapables d’appliquer à la lettre les charges qui leur incombent. Au lieu de se comporter comme de vrais libraires, ils se sont transformés en simples marchands dont le but est de gagner le maximum d’argent. Beaucoup le font en connaissance de cause, arguant le fait qu’il n’y a plus de règles à suivre étant donné que n’importe qui s’est improvisé libraire et livre une concurrence déloyale au secteur organisé. Or, ce dernier ne fait rien pour se protéger en adoptant des pratiques honnêtes et loin de toute exploitation. Les clients savent, pertinemment, qu’ils sont exploités par tout le monde et que personne ne se soucie de leurs problèmes.

Pour plus de transparence, le consommateur est en droit d’exiger une réorganisation globale du secteur des librairies à travers une reprise en main par les professionnels. La chambre syndicale de cette profession doit intervenir pour rationaliser le commerce et moraliser les pratiques en cours. Car ce qui se passe n’honore pas l’ensemble des professionnels. S’il y a des intrus, une réorganisation s’impose.

Quand un client veut s’approvisionner en fournitures scolaires, il est sûr de les acheter au prix fort sans qu’il soit en mesure de savoir si les prix sont réglementaires ou non. Comme les prix ne sont jamais affichés, personne ne peut connaître la vérité des pratiques. Ce dont on est certain, c’est que les prix (qui ne sont jamais affichés sauf pour certains articles de peu de nécessité) ne respectent pas les normes.

Les bénéfices sur les cahiers sont certes conséquents. Mais les gains sur les autres fournitures le sont beaucoup plus puisque rien ne permet de connaître leur coût réel (à titre d’exemple, une calculette dite scientifique coûte autant qu’un téléphone portable !).

Sur ce point, aussi, il faudrait parler de l’entente qui se précise entre ces libraires et certains enseignants. Ces derniers exigent de leurs élèves d’acheter tel ou tel livre ou objet chez un libraire précis ou d’effectuer des travaux de reliure. Un enseignant, par exemple, demande à ses élèves d’acheter un lot de papier et de le faire relier en spirale. Bien sûr, c’est le libraire qui fera ce travail. Un(e) autre enseignant(e) demande à ses élèves d’acheter un document qu’il (elle) a fait lui (elle)-même. Ce document est vendu, également, dans une librairie bien déterminée. Il ne suffit pas que les nombreuses demandes constituent un lourd fardeau, il faut que certains enseignants «s’ingénient» pour trouver d’autres fournitures dont la nécessité n’est pas prouvée. Pourtant tout le monde sait qu’il existe une circulaire qui interdit aux enseignants de faire des demandes dépassant les normes.

Par ailleurs, on s’étonne des caprices d’autres professeurs qui tiennent à ce que leurs élèves disposent de cahiers de grand format et de qualité supérieure alors qu’il savent qu’ils ne parviendront jamais à le remplir. Des dizaines de cahiers sont ainsi gaspillés et des dizaines de pages restent désespérément vides à la fin de l’année. Ne serait-il pas plus logique d’acheter un cahier de petit ou de moyen format et de suivre progressivement son évolution. S’il est rempli, en cours d’année, il sera, automatiquement, remplacé par un autre. Du coup, on épargne des dépenses superflues aux parents et un gaspillage délibéré de papier. A notre sens, il est nécessaire que nos enseignants soient plus raisonnables dans leurs demandes et n’obligent pas les parents à faire des dépenses dont ils pourraient se passer.

Et, toujours dans le même volet, il faudrait remarquer qu’au niveau des établissements scolaires, le gaspillage du papier reste bien ancré dans les traditions. Rien qu’au niveau des emplois du temps on distribue aux élèves plus d’un emploi parce qu’on n’a pas d’emplois définitifs. Ceci malgré l’introduction de ce qu’on se plaît à appeler la numérisation. Le site consacré à cet effet a «délivré» de faux emplois tous provisoires. Ils figurent encore sous cette forme. Les emplois effectifs ont été recopiés à la main par les élèves sur un tableau accroché dans les couloirs encombrés des établissements. C’est ce que ne savent pas certains responsables qui tiennent à montrer que l’opération est totalement réussie !

En outre, on ne manquera pas de noter que l’application «eduserv» utilisée pour organiser la gestion de la vie scolaire nécessite plus d’efficience pour répondre aux souhaits, notamment, lors de l’élaboration des emplois.

Lorsqu’on voit l’emploi du temps d’un lycéen ou d’un collégien où la journée commence tous les jours à 8h00 et un autre emploi où l’élève ne débute ses cours qu’à 9h00 ou 10h00 on ne peut que tiquer. Est-ce pédagogique ?

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