La planification, le recyclage et la formation de techniciens d’élite et la détection et le suivi des talents, sans oublier le rapport FTT-clubs, le nouveau DTN a énormément de chantiers.
Poste vacant depuis des années, le DTN pour la période à venir est Hichem Yaâkoubi, ex-joueur international et également entraîneur au TCASMarsa. Le bonhomme a une longue expérience comme sélectionneur avec un bail au Qatar et des études universitaires (rare de trouver des entraîneurs diplômés HEC !). Aujourd’hui, une page est tournée à la FTT, celle d’un poste DTN vacant ou exercé par des techniciens qui n’ont pas le bon profil. Les efforts de la FTT et surtout de sa présidente Salma Mouelhi sur le plan organisation des tournois internationaux et financement sont louables. Il y a un bond que nul ne peut contester. Mais au niveau du plan directeur technique national, il était temps de rectifier le tir et de corriger une anomalie qui a duré longtemps. Alors, au moment où notre tennis a atteint la stade de la popularité et où la demande est impressionnante, au moment aussi où on a plusieurs tournois internationaux, on a besoin d’une structure technique fédérale forte et compétente. Ce que Hichem Yaâkoubi et son équipe doivent changer ? C’est d’abord la détection et la performance de l’élite jeunes.
C’est un dossier urgent. La relève de Malek et Ons est moyenne. Ce n’est pas la base qui peut fournir plusieurs champions à l’avenir. On a perdu des années et de l’argent, alors qu’on attend des joueurs qui peuvent percer en ATP et en WTA. On parle de l’après-Dougaz et Mansouri (qu’on ne peut considérer comme jeunes !): Yaâkoubi a aussi un rôle clef à jouer vis-à-vis des clubs de tennis, dont une bonne partie s’est transformée en clubs de loisirs cherchant la rentabilité économique en premier lieu.
Pour cela, il faudra que le nouveau DTN améliore, via une autorité technique et un cursus de formation d’entraîneur, le niveau de l’entraîneur tunisien, en premier lieu celui de l’élite. Il n’y a qu’à regarder comment les jeunes sont encadrés dans les clubs pour comprendre de quoi l’on parle. Cela fait des années qu’on cherche un DTN tunisien, et l’on n’en trouve pas, faute de formation. Les quelques noms qui circulent ne suffisent pas pour faire un bond de qualité. Un DTN, ça doit aussi gérer l’élite et planifier les activités de ses sélections des jeunes. Coordination avec les clubs, avec les parents des joueurs et des joueuses de l’élite (une variable déterminante s’il veut réussir), amélioration des résultats, soutien aux joueurs qui abordent le circuit professionnel, cursus riche de formation et de recyclage, et surtout des plans clairs et réalisables pour redonner de l’efficacité et de la crédibilité. Yaâkoubi doit se mettre rapidement au travail. Il ne sera pas gâté. Un petit conseil: il faut qu’il s’impose, qu’il se fasse bien entourer et qu’il fasse le ménage au sein du staff technique national. Autre vœu qui nous est cher : faire en sorte que le tennis de haut niveau soit accessible à la classe moyenne. Il n’est pas normal qu’un joueur dont les parents sont riches se permette un entraîneur privé à 5.000 D le mois, et qu’un autre se contente, malgré lui, de ce que la FTT offre. On en a assez de ces joueurs et entraîneurs «bon chic bon genre» ! L’Etat, à travers la FTT, doit offrir ses services à tout le monde. L’élite est donc le dossier le plus urgent pour le nouveau DTN!