De la politique de la carotte à celle du bâton, la municipalité n’a pas tardé à le faire. Quitte à déplaire à certains !
L’agneau s’est-il transformé en lion ? La question est aujourd’hui sur toutes les lèvres, dès que le sujet tourne autour de la municipalité de Raoued. Celle-ci, il est vrai, est passée, en… un temps record, de la politique de la carotte à celle du bâton. En effet, de l’avis unanime des habitants et commerçants de la commune, les opérations coup de poing lancées récemment par ladite municipalité sont non seulement d’une ampleur sans précédent, mais aussi loin de s’essouffler. Cela a commencé par des… expéditions punitives contre le phénomène du commerce parallèle qui a essuyé des revers, particulièrement dans ses fiefs de Jaâfer, Sidi Amor et la cité Ghezala où, désormais, il n’a plus pratiquement droit de cité. L’offensive a ensuite touché, de plein fouet, des points de vente réguliers de fruits et légumes, ainsi que merceries, crémeries, et boucheries n’ayant pas respecté les règles d’hygiène et de prix. D’où des décisions de fermeture de pas moins de six établissements !
En parallèle, «l’ouragan» a atteint, dans son passage dévastateur, les cafés de la commune, dont certains jugés en infraction de la loi, se sont vu infliger des amendes qui, vérification faite, ont été révisées à la hausse (550 dinars contre une centaine auparavant). Dans la foulée, une grande surface de renom située à la cité Ghezala n’a pas, non plus, échappé au réveil tonitruant du conseil municipal qui n’a pas hésité à l’obliger de… fermer boutique, pour avoir été dans l’incapacité d’aménager un parking en bonne et due forme. Cette décision tombée comme un couperet a fait sensation, et continue de le faire dans la cité, sans pour autant entamer la fermeté de la mairie qui s’en défend, bec et ongles, au nom de la fluidité de la circulation. En somme, rien, absolument rien, ne semble pouvoir tempérer les ardeurs d’une municipalité dont l’homme fort, en l’occurrence Mourad Bouacida, est connu pour être un avocat acharné de l’application de la loi, un lève-tôt qui ne se lasse pas de faire, au premier éclair du soleil, la tournée des quatre coins de la commune pour voir où en sont les choses, quelle(s) rectification(s) apporter, quelle(s) brèche(s) colmater et… quel gibier chasser! «Décidément, il est inarrêtable, ce monsieur», note laconiquement, mais visiblement admiratif, un habitant de la cité, qui affirme «cautionner cet allant afin de sauver la commune».
Et la… Steg ?
Si M. Bouacida est à créditer, depuis son intronisation le 6 mai dernier, d’un bon parcours unanimement reconnu par les citoyens de la commune, d’aucuns estiment qu’il a relevé tous les défis, sauf celui du bras de fer qui l’oppose encore à la Steg. Et là, l’euphorie n’a plus de place, quand on sait que ladite entreprise nationale continue «allègrement» de lui porter des coups durs, comme en attestent le retard accusé par les travaux des chantiers et la coupure de l’électricité devenue étrangement plus fréquente dans les arrondissements de la commune, et plus spécialement à la cité Ghezala (zone d’en haut donnant sur l’autoroute de Bizerte). M. Bouacida, dont on connaît désormais la poigne et la farouche détermination de bien faire, réussira-t-il, lui le beau vainqueur jusque-là, à épingler la Steg à son tableau de chasse ? C’est là, en tout cas, le vœu des habitants.
Mohsen ZRIBI