À deux heures de la fermeture des bureaux de vote (16h00), le taux de participation s’est établi à 31.55%, selon Laroussi Ben Abdallah, président de l’Instance régionale indépendante pour les élections Nabeul 1.
Pour la troisième fois depuis 2011, les votants de la circonscription Nabeul 1 se sont déplacés, hier, pour élire 7 députés parmi les 47 listes en lice (15 partis politiques et 32 listes indépendantes).
A l’image du premier tour de la présidentielle, 264.248 (contre 204.301 en 2014) électeurs inscrits sur le registre électoral de la circonscription de Nabeul 1 (Mida, Haouaria, Béni Khiar, Hammam Ghezez, Dar Chaabane el-Fehri, Korba, Kélibia, Menzel Temime et Nabeul) étaient appelés à voter dans les 409 bureaux des 165 centres de vote.
Dans la cité des Potiers (la ville de Nabeul), 48.464 personnes (contre 40.207 en 2014) devaient investir les 72 bureaux des 14 centres de vote de la ville.
À deux heures de la fermeture des bureaux de vote (16h00), le taux de participation s’est établi à 31.55%, selon Laroussi Ben Abdallah, président de l’Instance régionale indépendante pour les élections Nabeul 1.
« Le taux de participation est toujours faible dans la matinée. Ainsi, le taux d’abstention décroît au fur et à mesure qu’on avance dans le déroulement du scrutin », fait savoir M. Ben Abdallah.
Un avis partagé par Mme Zouhour Chouchène, observatrice du parti Machrou Tounès dans le centre de vote de l’école primaire Habib-Thameur, qui pense que la présidentielle mobilise plus de gens que les législatives.
« Plusieurs électeurs sont convaincus que la présidentielle est plus importante que les législatives. Or, dans un pays dont le régime est parlementaire, selon la Constitution de 2014, ces législatives sont cruciales pour l’avenir du pays, plus que la présidentielle », a-t-elle souligné.
«Les Nabeuliens n’ont plus confiance dans les politiques. Certes, l’offre est assez importante avec 47 listes, mais je pense qu’après les inondations du 22 septembre 2018, le contrat de confiance entre les politiciens et les citoyens a été totalement rompu. Les gens ont réalisé que la société civile était plus efficace sur le terrain que le gouvernement ou les élus locaux, voire les députés de la région. Donc ils ne sont pas motivés par ce scrutin» législatif, a affirmé Mme Salma Mekni.
Mounir Mrabet, 39 ans, comptable, fustige le manque de sérieux dans les propositions et les promesses électorales de plusieurs listes.
« Malheureusement, plusieurs listes, notamment les indépendants, confondent élections régionales et législatives. Plusieurs listes ignorent les prérogatives d’un député doté d’un mandat national. Les principales tâches d’un député sont son travail au sein des commissions parlementaires, le contrôle du travail du gouvernement et légiférer pour renforcer ou rénover l’arsenal juridique du pays. », a-t-il précisé.
« C’est l’échec des politiques »
De son côté, Seifeddine Sethom, coordinateur régional du parti Al Badil, pense que le mode de scrutin ainsi que le code électoral ont montré leurs limites.
« C’est une honte. Le taux de participation est scandaleux. Les absents ont toujours tort. C’est l’échec des politiques sous nos cieux. Sans conseils régionaux élus et des municipalités fortes, on ne peut pas parler de politique. Les gens en ont marre du blocage politique que génère le mode de scrutin proportionnel. Il faut changer immédiatement le code électoral », a-t-il souligné.
« Pour ces législatives, lors de la campagne, les gens s’intéressaient plus à la personnalité de la tête de liste qu’au programme. En huit ans, le Tunisien n’a vu aucun changement. Non seulement il y a un rejet des élites actuelles, en plus ce mode de scrutin va nous offrir un parlement hétéroclite où aucune majorité ne se dégage. Et vogue la galère pour cinq ans de cacophonie stérile et de politique de compromis au Bardo. Retour à la case départ avec aucune formation qui pourra appliquer son programme », a ajouté M. Sethom.
Lotfi Kort, agriculteur, pense que le curriculum vitae ainsi que la réputation de la tête de liste sont les principaux critères de choix pour élire une liste. Voilà de quoi remettre sérieusement en cause le mode de scrutin actuel.
Enfin, d’après Laroussi Ben Abdallah, président de l’Instance régionale indépendante pour les élections Nabeul 1, durant la matinée d’hier, quatre cas de tentatives d’influencer les électeurs ont été signalés dans les environs des centres de vote.