Le Cameroun en sparring-partner pour la sélection de Mondher Kbaïer. C’est du gros calibre. Un match-test qui nous permettra de voir si changement il y a vraiment.
On ne répète jamais assez l’adage qui dit que l’«on ne peut pas faire du neuf avec du vieux». Pourquoi s’entête-t-on toujours à refaire les mêmes erreurs sans retenir la moindre leçon du passé? Qu’est-ce qui nous a interpellé pour avancer ce genre de réflexion? Eh bien, tout le monde l’a certainement deviné : le retour de Aymen Abdennour à l’équipe nationale. Ce retour, qui coïncide avec le match amical de gros calibre avec le Cameroun ce soir à Radès, pourrait être nuisible et pour l’équipe nationale et pour le joueur lui-même au cas où il serait titularisé d’entrée. C’est que le Cameroun est un vrai prédateur capable de déverrouiller les plus hermétiques défenses africaines. Surtout quand l’une d’elles est réputée pour sa vulnérabilité comme c’est le cas de la Tunisie. Pourquoi ce retour alors que l’on commençait déjà à faire confiance à la pléthore de valeureux défenseurs appartenant à la nouvelle vague comme Ben Mohamed, Kechrida, Haddadi, Draguer, Skhiri, Bronn, Hénid, Maâloul, Meriah et tant d’autres?
Ce qui manque à cette pléiade de défenseurs aux immenses potentialités, c’est la cohésion, la stratégie et le système de jeu. Et cela c’est l’apanage du coach. Si une défense joue mal malgré le fait qu’elle regorge de talents, la faute incombe, sans l’ombre d’un doute, au timonier. C’est lui qui doit trouver les solutions s’il en a la compétence. Il n’a pas à chercher une «pseudo-expérience» jamais prouvée chez tel ou tel vieux joueur.
Nous n’avons rien contre Abdennour, mais il y a plein d’autres joueurs qui méritent une chance avec l’équipe nationale avant lui.
Le Cameroun, un vrai «os»
Dans ce match face aux «Lions Indomptables», la Tunisie ne part pas avec l’avantage du pronostic.
L’historique des rencontres en dit davantage puisque le Cameroun a déjà battu la Tunisie six fois contre deux victoires seulement pour la Tunisie. La dernière victoire de la Tunisie sur le Cameroun remonte à 2003 (1-0).
Et sur les onze dernières années, aucune victoire n’a été enregistrée aux dépens du Cameroun. En cinq matches, trois victoires pour le Cameroun et deux résultats nuls.
Pis encore, la raclée du 17 novembre 2013 (4-1) dans le cadre des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde reste encore en travers de la gorge pour tous les Tunisiens.
M’sakni et son rôle de meneur
Mais cela ne nous empêche pas d’espérer un coup d’éclat de la part des nôtres malgré d’absence de quelques noms comme Khazri, Bronn, Moez Hassan et Anice Badri (au repos) en particulier. Le onze national aura toujours les moyens de réussir une sortie honorable.
Le capitaine Youssef M’sakni, qui doit toujours un rachat, est tenu de recouvrer tous ses repères face à ce géant d’Afrique qui a raté de peu la couronne africaine en Egypte.
Aux côtés de M’sakni, Selliti, Khaoui et Khénissi en particulier useront de leur talent et de leur longue expérience pour aider Mondher Kbaïer à prouver que sa sélection se trouve sur la bonne voie en virant vraiment vers un look rassurant.
En revanche, une autre défaite devant le Cameroun, voire un résultat nul, risqueraient de maintenir les choses et les jugements inchangés, c’est-à-dire… au rouge.
Amor BACCAR