En marge de Tunisie-Cameroun : Domination… stérile !

Le Cameroun aurait pu gagner (1-0) grâce à son réveil tardif en fin de partie. Cela aurait été synonyme de «contre nature» car la Tunisie a nettement dominé sans pour autant parvenir à scorer. C’est là toute la problématique !

Autant le match Tunisie-Cameroun nous a réconciliés avec l’équipe nationale qui a sorti le grand jeu face aux «Lions Indomptables» avant-hier à Radès, autant un cuisant sentiment de frustration s’est emparé de nous à cause de l’énorme gâchis enregistré devant les buts camerounais tout au long de la rencontre.

Ce fut en fait la première fois que la Tunisie est parvenue à «malmener» le Cameroun en l’acculant jusqu’à l’étranglement du début à la fin de ce duel amical, sans toutefois réussir à marquer le moindre but. C’est du moins la grosse impression qui restera de cette rencontre avec l’un des grands d’Afrique qu’on redoutait énormément tellement sa carrure est imposante.

Surtout que notre équipe nationale passe par une période  transitoire due, en particulier, à l’énième changement du staff technique.

D’ailleurs on craignait même qu’un nouveau fiasco contre le Cameroun allait, peut-être, constituer le premier motif conduisant ultérieurement à un éventuel (et non surprenant) limogeage de Mondher Kbaïer.

Impressionnante discipline tactique

Seulement la troupe de Kbaïer nous a épatés par le grand volume de jeu qu’elle a produit et la spectaculaire rigueur tactique ponctuée à la fois d’une irréprochable concentration et d’une fraîcheur physique qui rassurent énormément si régularité il y aura. Sans ses imposants cadres Youssef Msakni (blessé avant le match) Wahbi Khazri (non encore convoqué) et Anice Badri, toute l’équipe a fait montre d’une remarquable performance collective qui a cloué au gazon les jambes des Camerounais. Ces derniers n’arrivaient pas à imposer, comme d’habitude, leur style de conquérants. Ils se sont trouvés submergés par les assauts offensifs à répétition des Naïm Sliti, Ferjani Sassi, Ali Maâloul, Wajdi Kechrida, Seïfeddine Khaoui et Ghaïlane Chaâlali (blessé avant la mi-temps (39’).

Pourtant le style de jeu «portugalisé» du Cameroun portant le cachet de son coach Antonio Conceçao donnait parfois des difficultés à la défense tunisienne. Mais les interventions et l’assurance du keeper Farouk Ben Mustapha et ses sentinelles Yassine Meriah, Dylan Bronn et Skhiri se sont toujours avérées efficaces pour annihiler le danger des «Lions Indomptables».

De très bonnes impressions nous sont restées de ce match dans lequel on s’est délecté de l’aisance des joueurs tunisiens à exécuter leurs beaux tableaux collectifs. Le ballon circulait rapidement en passant par tous les compartiments et par presque tous les joueurs au point que la domination des nôtres et l’effacement des Camerounais étaient évidents. Il n’y avait pas de «patron» pour accaparer une attention particulière. Ils étaient tous performants en mettant leur talent et leurs prouesses individuelles au service d’une cohésion collective des plus réconfortantes. Et c’est tant mieux car c’est la seule façon qui les mettrait en mesure d’atteindre la dimension des grandes équipes. Est-ce là la touche de Mondher Kbaïer ?  Si c’est le cas, on n’attend plus que des confirmations pour les matches à venir avant d’affirmer quoi que ce soit.

Absence d’un bon finisseur

Dans ce type de matchs ou ne peut regretter l’absence de joueurs de la trempe de Youssef Msakni ou Wahbi Khazri, les deux grandes figures de l’équipe nationale, on ne peut que regretter pour marquer des buts dont ils ont l’art et le secret et qui font la spécificité des joueurs exceptionnels. C’est que Sliti, Sassi, Khaoui et surtout Khénissi nous ont laissés sur notre faim à ce propos malgré les nombreuses occasions qui s’étaient présentées à eux.

Yassine Khénissi s’étant même payé le luxe de louper un penalty (56’) après que Ferjani Sassi a effectué une spectaculaire série de dribbles dans la surface de réparation camerounaise.

Les quelques soubresauts offensifs des Camerounais en fin de match auraient même pu pénaliser la stérilité de nos attaquants. Cela aurait fait l’effet d’une insupportable douche écossaise et aurait dénaturé totalement la physionomie de cette belle prestation tunisienne.

Amor BACCAR

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