La campagne semble déjà avoir donné des signaux forts au gouvernement quant à la nécessité de mettre fin à la spirale infernale des prix de nombre de produits de consommation et de juguler la frénésie de la hausse qui ne semble point vouloir s’arrêter.
La hausse des prix de certains produits de consommation à usage fréquent n’a pas laissé indifférentes les familles tunisiennes et le milieu associatif en raison de ses répercussions graves sur leurs bourses. Cette semaine, l’Association de défense du consommateur de Siliana soutenue par tout le mouvement associatif a lancé un appel pressant au boycott des produits dont les prix ont atteint des niveaux élevés, notamment les légumes de saison, comme les solanacées ( tomate, pomme de terre, piment vert) et certains fruits tels que les bananes, en ce que cela a nui considérablement au pouvoir d’achat des citoyens, qui ne cesse de se dégrader d’un mois à l’autre.
La campagne semble déjà avoir donné des signaux forts au gouvernement quant à la nécessité de mettre fin à la spirale infernale des prix de nombre de produits de consommation et de juguler la frénésie de la hausse qui ne semble point vouloir s’arrêter.
Le ras-le-bol est ressenti dans plusieurs régions où l’on n’arrive plus à joindre les deux bouts et encore moins à faire les emplettes familiales de tous les jours, comme l’explique Mondher, un cadre éducatif qui dit « ne pas comprendre les mobiles qui sous-tendent cette hausse préjudiciable au pouvoir d’achat de tout citoyen, d’autant plus qu’elle semble aussi s’étendre à tous les produits, comme les légumes à feuille, les cucurbitacées, et les fruits de saison, et ce, en dépit de l’abondance de la production dans certains secteurs, y compris pour la tomate d’arrière-saison, qui a été cet été sérieusement affectée par la hausse des prix, tout comme la pomme de terre qui continue de caracoler en tête des produits les plus affectés par la hausse.
La campagne de boycott a été largement suivie sur les réseaux sociaux où les appels se sont multipliés pour le boycott des produits dont les prix ont franchi des paliers dangereux; ce qui rend compte des difficultés dans lesquelles sont plongées les familles depuis quelque temps et qui, plus est, les pousse à la grogne, d’autant plus que les autres secteurs comme la friperie ont subi le même sort et deviennent, à leur tour, peu accessibles. Ceci dit, une petite lueur d’espoir pourrait venir, cette année, du secteur oléicole, avec une baisse attendue du prix de l’huile d’olive en raison, nous dit-on du côté du Commissariat régional au développement agricole du Kef, de l’abondance de la production, en ce que le volume de la production va doubler cette année, tout comme dans d’autres gouvernorats, tel que Siliana où la production pourrait atteindre 80 mille tonnes d’olives de transformation ou de table. Mais le manque de main-d’œuvre pour la cueillette demeure l’un des points faibles de la campagne cette année; d’autant plus que la période de la récolte s’effectue entre le 10 novembre 2019 et le 10 février 2020. Le nouveau gouvernement ne devra pas baisser les bras ni faire la sourde oreille face à la grogne des familles; mais plutôt prêter attention à leurs doléances, surtout que tout le monde commence à perdre patience face à la crise aiguë des prix des produits de grande consommation.
Jamel TAIBI