Le taux de participation au second tour de l’élection présidentielle dénote une mobilisation plus importante que lors des deux scrutins précédents.

Une mobilisation importante s’est manifestée au centre de vote de l’école primaire d’Ennasr où le candidat Kaies Saied a voté pour la troisième fois consécutive. Le contraste est saisissant entre la mobilisation médiatique autour du candidat vainqueur inattendu du premier tour de l’élection présidentielle et pour un fauteuil au palais de Carthage. En ce dimanche 13 octobre, par une journée ensoleillée, l’affluence n’était pas la même et pour cause.

Le 15 septembre dernier, Saïed avait voté comme un simple citoyen parmi les 26 candidats du premier tour et en présence d’une faible couverture médiatique. Cette fois, la surprise du chef des élections est entrée au centre de vote avec une très grande médiatisation car il a désormais une chance sur deux de devenir le tout prochain président de la République tunisienne. Il a accompli son devoir électoral accompagné de son épouse Ichraf Saïed comme à l’accoutumée. Sauf qu’on a relevé certains couacs d’ordre déontologique lorsque des électeurs sympathisants ont dépassé les bornes.

 Dépassements des électeurs

La ligne rouge a été franchie par certains partisans qui ont voulu influencer sournoisement les électeurs. Les louanges sous les cris de «rabbi maak» (que dieu soit avec vous) auraient dû être proscrites par certains électeurs aux penchants clairs quand bien même d’autres se sont contentés de l’applaudir chaleureusement. Ils pourraient avoir influencé les électeurs et constituer un dépassement nuisible au bon déroulement du processus électoral. Quoi qu’il est de bon ton de rappeler que le candidat Karoui bénéficie des mêmes louanges pour son fort populisme auprès des couches démunies. Les louanges et les applaudissements pour un candidat sont une ligne rouge le jour du scrutin.

Mis à part cela, les observateurs étrangers qui supervisent les élections félicitent la Tunisie pour le bon déroulement des législatives et de la présidentielle.

 Une ambiance chaude et bon enfant

Hormis les dépassements liés aux louanges et applaudissements qui ont pu influencer les électeurs, tout s’est pratiquement bien déroulé dans l’ensemble.

M Sorin Mihai Cimpeanu, président de l’Agence universitaire francophone, a fait une déclaration à La Presse sur le déroulement et la transparence des élections législatives et présidentielles anticipées. En tant que chef de mission d’observation et contact, il dresse un bilan positif quant à la transparence du processus électoral en Tunisie depuis le 15 septembre 2019 jusqu’au  13 octobre : « On a assisté à l’ouverture des bureaux de vote ce matin, comme d’ailleurs pour les autres centres une situation calme et ordonnée. On a observé la présence des forces de l’ordre. Les règles de l’organisation sont respectées. Je voudrais féliciter l’autorité électorale. Mais encore bien plus le peuple tunisien, malgré le fait que ce soit une jeune démocratie. On est confiants que le peuple tunisien saura guider son avenir». 

Entre-temps, sous le soleil dominical, les parents venaient nombreux accompagnés de leurs enfants pour leur apprendre le devoir électoral dès leur plus jeune âge. Ils s’amusent à les photographier avec le doigt bien trempé dans l’encre au point qu’ils s’imaginent avoir voté. Ils pourront blaguer le lendemain avec leurs camarades de classe et leur faire croire avoir réellement voté, preuve tangible à l’appui.

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