Le «ciné par’court», organisé par le Cnci avec le soutien du Goethe Institute, a présenté sa septième édition avec un nouveau cru de huit courts métrages réalisés par de jeunes talents. Retour sur un parcours qui promet.
Initié il y a sept ans, le programme «Khataouet» offre l’opportunité à de jeunes cinéastes d’une vingtaine d’année de réaliser leur film tout en étant encadrés par une équipe de professionnels qui les accompagne dans leurs premiers pas. Ainsi, pendant ces sept dernières années, 40 jeunes talents ont été accompagnés à l’occasion par des professionnels de cinéma. A chaque session, il y a au moins un film qui se distingue. Rappelons que trois courts métrages issus de ce programme, chapeauté par Azza Chaabouni, ont pu faire une tournée dans des festivals internationaux. Une concrétisation importante pour ses organisateurs.
«Cette concrétisation nous motive davantage à aller vers l’avant et à veiller à la pérennité de ce programme, déclare Chiraz Laatiri, directrice générale du Cnci. Je tiens à préciser que le parrainage du Cnci du programme «Khataouet» est réfléchi et assumé. Il s’intègre dans la volonté et l’engagement du centre dans une politique de soutien et d’accompagnement de jeunes talents tunisiens dans les différentes phases du film de développement de production et de distribution de leurs films. Notre espoir est de voir ce programme s’élargir à moyen terme sur le continent africain, à l’instar du programme Sentoo. Même s’il n’y a que deux prix à l’arrivée, pour moi tous les films ont gagné le Label Khataouet qui va les mener vers des sélections prestigieuses, tel le court métrage de Younes Ben Slimane, sélectionné pour la compétition officielle des JCC 2019».
Pour cette 7e édition, le thème n’a pas été imposé aux jeunes, puisque les organisateurs leur ont laissé le champ libre pour s’exprimer. Ainsi, les thèmes et les styles ont été aussi différents que représentatifs des préoccupations de leurs auteurs : le thème du double (Le monstre de Selma Gallouz), de la ville qui change de visage avec la modernisation (Kosmos de Zied Ben Chaabane), l’inégalité au sein de la famille (Poisson rouge de Bassem Ben Brahim) ou la réflexion sur le cinéma (The night Will curry us de Amine Khoudhai et Rushs de Haythem Sakkouhi). Nous remarquerons que la plupart des films présentés nous montrent à quel point les jeunes d’aujourd’hui maîtrisent la technologie au cinéma, mais certains de leurs films, malgré tout ce savoir-faire, ne réussissent pas à nous communiquer une émotion ou à nous faire adhérer à leur idée. Cela dit, certains d’entre eux réussissent ce pari comme le surprenant «The night Will curry us» de Amine Khoudhai qui a remporté une participation au Med film Festival à Rome comme prix et Kosmos de Zied Ben Chaabane qui a remporté une participation au festival Interfilm à Berlin. Le jury composé de Mohamed Frini (distributeur), Abdelhamid Bouchnek (réalisateur) et Souhir Ben Amara (actrice) a accordé une mention spéciale à «Poisson rouge», de Bassem Ben Brahim.