
Depuis des années, les revendications légitimes des citoyens n’ont pas trouvé de suite favorable pour diverses raisons. En effet, les gouvernements qui se sont succédé avant et après la révolution n’ont pas été en mesure de satisfaire les demandes des jeunes en matière d’emploi, de développement et d’une vie digne. L’espoir demeure de mise, cependant, avec l’élection du nouveau président de la République et d’une nouvelle Assemblée des représentants du peuple. Certaines régions intérieures ont souffert, depuis des années, du déséquilibre régional avec tout ce que cela signifie comme absence d’une infrastructure de base solide, d’équipements collectifs et de commodités indispensables.
C’est pour ces raisons que les investisseurs locaux et étrangers n’osent pas créer leurs projets dans ces zones délaissées malgré les avantages prévus dans la loi sur l’investissement. En fait, l’emploi constitue la préoccupation première des jeunes notamment ceux qui sont diplômés de l’enseignement supérieur et qui sont obligés d’attendre deux, trois ans voire plus pour décrocher un emploi. Parfois, ces jeunes, en l’absence de projets, sont obligés d’exprimer leur ras-le-bol en bloquant les routes et en empêchant les travailleurs à rejoindre leur poste — comme ce fut le cas à la Compagnie de phosphate de Gafsa — et cela engendre un manque à gagner important pour l’Etat.
D’où la nécessité d’écouter les doléances et les revendications des jeunes et des habitants de la région en vue d’agir en conséquence. Ces derniers ne veulent plus croire en les promesses formulées par les décideurs politiques qui promettent monts et merveilles chaque fois qu’ils visitent une région. Mais aucun projet ne voit le jour par la suite. Les localités et les régions ont désormais leur mot à dire à propos des projets de développement. Leur voix sera entendue au plus haut niveau. Des fonds importants devraient être alloués en vue de promouvoir ces régions et d’améliorer le revenu des habitants qui sont privés, parfois, de leurs droits constitutionnels comme le droit à l’eau et à la santé.
En effet, on a assisté, plus d’une fois, à des coupures d’eau dans certaines régions intérieures à des périodes de grande chaleur. Les établissements de santé ne sont pas toujours en mesure de fournir les meilleures prestations à la population et la disponibilité des médicaments fait défaut. Tout le modèle de développement devrait être revu pour une meilleure implication des citoyens et particulièrement des jeunes dans les projets de développement prévus par l’Etat. C’est à eux de proposer des priorités, de suivre la réalisation des projets et régionaux et d’en faire l’évaluation après leur mise en œuvre.