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Une initiative à protéger

QUAND les jeunes décident de se prendre en charge, d’agir en partenaires à part entière dans l’œuvre nationale de développement, de se comporter en acteurs agissants qui n’attendent les instructions de personne et ne quémandent l’assistance ou la bénédiction d’une quelconque partie et de prendre l’initiative d’investir la rue politiquement et notamment sur le plan social en optant pour des projets d’intervention connus comme des projets de proximité, l’on ne peut qu’applaudir et soutenir de telles approches et féliciter leurs initiateurs pour leur courage, leur imagination et leur créativité et souhaiter qu’une telle prise de conscience citoyenne ne réponde pas à des considérations de conjoncture mais s’inscrive dans une conception durable d’un sursaut citoyen national qui a trop tardé mais qui a fini par se produire à la faveur de ce qu’on pourrait appeler «le retour à l’accomplissement citoyen» ayant surgi dans la foulée de l’élection présidentielle qui a porté le professeur Kaïs Saïed au palais de Carthage.
Sauf que les auteurs et les concepteurs des campagnes de propreté, d’embellissement des villes et de préservation des richesses du patrimoine architectural national ont le devoir absolu d’éviter, à tout prix, d’imprimer à leur action une dimension politique quelconque et de faire en sorte qu’aucun parti politique ne parvienne, par ses moyens le plus souvent matériels, à récupérer l’enthousiasme dont ces milliers de jeunes ont fait montre jusqu’ici, à instrumentaliser, au profit de leurs agendas partisans, leur volonté sincère et leur attachement exaltant à servir leur pays et à contribuer à améliorer effectivement le vécu quotidien de leurs concitoyens et, enfin, à permettre aux politiciens de la droite, de ce qui reste encore de la gauche ou de ceux autoproclamés «forces de la révolution» de tirer profit d’une initiative qui a surpris tout le monde mais dont la paternité risque d’être confisquée par les professionnels de la récupération et de l’appropriation illégale des projets les plus nobles.
Il reste que les médias qui accompagnent ces initiatives et se sont octroyé, à tort ou à raison, le droit d’encadrer leurs promoteurs se doivent eux aussi de saisir qu’ils ne sont, en aucune manière, qualifiés pour donner des leçons de patriotisme ou tracer la voie à suivre afin que le mouvement se poursuive et aboutisse aux objectifs qui lui sont assignés.
Faut-il rappeler que les bonnes initiatives perdurent et que les projets nobles aboutissent à la seule condition que chaque partie participante se contente d’accomplir la mission dont elle est chargée.

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