Dès la reprise du championnat, le CA ira défier l’ES Metlaoui dans son fief. Au révélateur des mineurs, les Chamakhi, Belkhiter et autre Dhaouadi doivent avoir la rage de vaincre, un état d’esprit forcément conditionné par la fureur de vivre actuelle des supporters.
L’on croyait en ce début de saison, et bien avant, l’image d’un des clubs les plus populaires de Tunisie, écornée pour longtemps.
Il n’en n’est rien vu le formidable élan de solidarité actuel autour de l’association de 1920. Et si la dynamique se poursuit, gageons que bientôt, il ne restera plus rien de cet épisode douloureux.
Le retrait de six points et les sommations qui s’amoncellent, ça a été un choc terrible. Mais vu la façon dont le club est en passe de redresser la tête est forcément un cas inédit.
En début d’année, l’on n’aurait pas misé un sou sur la «résistance» qui s’organise depuis peu. Une résistance qui pourrait être à l’origine d’une éventuelle renaissance clubiste vu l’emballement actuel. Sauf que derrière tout cela, jusque-là, il n’y pas la marque de la dynastie X ou Y qui ont veillé aux destinées du club…depuis toujours. A l’heure où les sages, pères spirituels, ex-mécènes et autres bailleurs de fonds désignés se sont dégagés de toute influence dans le giron clubiste, les fans rivalisent d’initiatives pour renflouer les caisses. Bref, les inconditionnels ont pris les commandes, incarnant de facto et parfaitement cette continuité rassurante, tout en tranchant définitivement avec la stratégie impulsée par l’ex-président clubiste, Slim Riahi.
Et en dépit des effets d’annonces recherchés par ce dernier, la rupture est consommée, les supporters n’étant pas dupes.
L’avenir du CA est entre leurs mains et il faudra forcément retenir la leçon de certains errements passés une fois le club remis sur les rails.
Quid du concours de l’équipementier?
A l’avenir, une fois le passif soldé, les comptes épurés et assainis, la gestion devrait être rigoureuse via un véritable savoir-faire en matière de management. Restaurer la confiance passe par une meilleure organisation. Ce qui ne manquerait pas de nourrir le rapport entre le club et ses innombrables fans, présents dans tout le pays et au-delà. Là est sans doute la singularité la plus forte du club.
Celle d’avoir des supporters dans toute la Tunisie. Et à la suite de l’élan exceptionnel et solidaire des supporters du Club Africain dans la participation au paiement des sanctions, et toujours dans le cadre de trouver des solutions aux impayés, un groupe de supporters clubistes réclame à l’équipementier, gérant actuel de la boutique CA et distributeur des produits CA sur tout le territoire tunisien, de s’engager et de participer à cette action par un don d’un minimum d’un million de dinars à verser dans le compte FTF Litiges CA. Cette somme est toutefois jugée dérisoire vu le chiffre d’affaires réalisé par ladite société au niveau de la boutique CA, mais aussi et surtout par rapport à la vente des « produits CA » dans un grand nombre de boutiques du pays, et dont le Club ne bénéficie pas et n’en voit pas la couleur. Ces mêmes supporters estiment que leur club a été totalement lésé suite à un contrat mal établi par les deux parties, et qu’une grande partie des gains réalisés doit revenir de facto au CA. Le million de dinars réclamé à juste titre ne serait que le premier pas vers le rétablissement des droits de chaque partie. Bref, les droits d’image doivent être impérativement revus à la hausse. A l’équipementier de faire le premier pas et de verser le premier million de dinars. A bon entendeur…
L’audace payante
Volet sportif maintenant, si les choix en termes de recrutements font toujours jaser depuis quelques années, l’exécutif en place a cependant réalisé une bonne opération en enrôlant le jeune technicien, Lassaâd Dridi. Homme à poigne, celui qui a redressé les Bleus de l’USM, la saison dernière, aime les défis et les gros challenges. Son credo se résume d’ailleurs par les mots suivants, comme il aime à le rappeler lui-même d’ailleurs: travail, humilité et faim. Pas question de l’entendre promettre la lune aux Clubistes.
L’homme se sent juste investi d’une mission : faire du Club Africain une équipe à nouveau crainte en Tunisie. Cette année justement, le CA n’étant pas qualifié pour la C3, il n’a jusque-là eu aucun mal à persuader ses hommes que chaque match de championnat est comme une finale pour eux. Et à l’exception du derniers revers subi justement face aux gars du Ribat, le discours est porteur et le message semble passer. Si l’effectif clubiste n’est pas assez étoffé et nanti cette saison pour les raisons que tout le monde connaît, le timonier clubiste s’active cependant à monter une équipe jouant l’offensive, faisant à la fois preuve d’une fraîcheur mais aussi d’un pressing et d’une endurance de tous les instants.
Pour y arriver, ça demande certes des éléments hors pair , .
Mais les joueurs sous la main ne sont tout de même pas techniquement limités à ce point! Le CA ne dispose vraisemblablement pas d’un escadron de tauliers, un détonateur offensif et quelques métronomes sur qui il peut compter.
Mais en attendant le retour officiel du cerveau, Saber Khelifa, l’équipe peut compter sur l’expérience de Ben Yahia, celui par qui passe le jeu. Quant à Saber Khelifa, buteur et passeur, les Clubistes espèrent qu’il évoluera comme à la belle époque, toujours sur la brèche, prêt à accélérer, dégainer, s’infiltrer, s’engouffrer dans ces brèches dont il raffole. Khelifa, c’est forcément lui qui décide quand l’équipe doit alterner jeu long et jeu court, accélérer ou gérer.
Que dire aussi de l’autre avant, Bassirou Compaoré, qui semble atteindre une nouvelle dimension, à force d’audace et de détermination. Dès la reprise du championnat, le CA ira défier l’ES Métlaoui dans son fief. Au révélateur des mineurs, les Chamakhi, Belkhiter et autre Dhaouadi doivent avoir la rage de vaincre, un état d’esprit forcément conditionné par la fureur de vivre actuelle des supporters.