L’un des points faibles de notre agriculture a trait aux ressources hydriques qui ne sont pas toujours disponibles au moment opportun. Le manque de pluviométrie dans certaines régions affecte gravement la production agricole et met les agriculteurs, déjà surendettés, dans une situation embarrassante. La distribution de l’eau destinée à l’agriculture se fait, généralement, selon des quotas pour chaque région en tenant compte des produits cultivés et des superficies emblavées. Cependant, les agriculteurs ont toujours dénoncé le manque d’eau qui ne leur permet pas de réaliser leur objectif quantitatif et qualitatif dans le domaine agricole. Pour exercer l’activité agricole, l’agriculteur a besoin du sol et de l’eau.
Il peut opter, bien entendu, pour les plants et les semences sélectionnés afin d’améliorer le rendement, mais l’eau demeure vitale pour la survie de notre agriculture dans la mesure où elle dépend, en grande partie, de la pluviométrie. Un manque de pluviométrie ou une sécheresse d’une année peuvent avoir des conséquences graves sur les quantités produites. D’où la nécessité de fournir, à certaines périodes de l’année, les quantités suffisantes en eau. La Tunisie a arrêté, au lendemain de l’indépendance, sa stratégie de mobilisation des ressources en eaux qui a donné, certes, des résultats encourageants, mais qui a montré ses limites au cours de ces dernières années.
De nouvelles solutions devraient être envisagées en vue de renforcer l’offre en eau pour satisfaire les besoins de consommation domestique et pour fournir les quantités suffisantes aux secteurs économiques et particulièrement celui de l’agriculture. La Tunisie qui ambitionne de réaliser son autosuffisance alimentaire a encore un long chemin à parcourir tant que le problème de l’eau n’est pas encore résolu. Il est nécessaire, en premier lieu, d’assurer une bonne gouvernance en matière d’eau pour qu’elle soit distribuée de façon équitable à toutes les régions. Le projet du nouveau Code des eaux souligne, d’ailleurs, l’importance de la bonne gouvernance. Il est nécessaire, en outre, de miser sur les eaux non conventionnelles comme l’eau traitée qui peut servir à l’irrigation de certaines cultures.
Le dessalement de l’eau de mer qui est très coûteux constitue aussi un autre choix retenu par la Tunisie à la faveur des stations de dessalement déjà réalisés ou programmés dans des régions qui souffrent d’un manque d’eau. L’interconnexion des barrages constitue aussi une solution judicieuse destinée, d’une part, à alléger la charge de certains barrages et d’alimenter des régions qui manquent d’eau notamment dans le sud. La Tunisie qui est classée dans les zones qui connaissent un stress hydrique a pris les mesures nécessaires pour relever les défis qui se présentent mais au niveau de l’application, il est nécessaire de faire preuve de rigueur.
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