Les médecins opérant dans le service des urgences de l’hôpital régional du Kef ont présenté leur démission suite à la dégradation des conditions de travail.
Les médecins urgentistes de l’hôpital régional du Kef ont décidé de démissionner à cause de la dégradation des conditions de travail au sein de l’enceinte hospitalière, au demeurant jugées précaires et insupportables, en plus des multiples agressions dont ils sont régulièrement victimes.
Après une première motion de sommation adressée aux autorités ils ont finalement décidé de démissionner collectivement de leurs postes, en adressant samedi dernier une demande de démission collective dans laquelle ils déplorent leurs conditions de travail, devenues selon Dr Fethi Najlaoui, également démissionnaire, intenables. Le service est en grande souffrance et manque pratiquement de tout, notamment les perfuseurs, les masques d’oxygène, et les bandelettes de glucomètre, pour ne citer que ces accessoires de première nécessité.
Les médecins déplorent aussi, dans leur demande de démission, le manque d’hygiène au sein du service, avec l’absence de toilettes pour les médecins; la mauvaise qualité de la nourriture et l’insalubrité des lieux, outre le manque d’équipements dans les laboratoires d’analyses, sans oublier la pénurie de médecins spécialistes comme les cardiologues, les radiologues et les médecins obstétriciens dont le manque a gravement nui aux prestations de services sanitaires à l’hôpital.
Ce manque cruel de cadres médicaux a rejailli,selon les affirmations de Dr Najlaoui, de façon très négative sur le travail des médecins urgentistes qui sont parfois appelés à relayer leurs collègues en cas d’absence et à effectuer plus de tâches que d’habitude.
Il faut rappeler aussi que le projet de construction du nouveau service des urgences à l’hôpital régional du Kef a enregistré des retards énormes dans sa réalisation. Il est en veilleuse suite au manque de fonds nécessaires à la mise en place du projet, ce qui a poussé les employés de l’hôpital et les habitants à appeler à l’achèvement des travaux dans les meilleurs délais d’autant plus que l’actuel service des urgences est dans un état piteux. Il renvoie à la détresse du secteur sanitaire dans ce gouvernorat.
Jamel TAIBI