Battre le CSS chez lui n’a jamais été facile. Mais quand la manière et la nette supériorité s’en mêlent, cela devient synonyme de grandeur. C’est le qualificatif qui sied bien à l’Espérance dans ce contexte
Dans n’importe quel championnat du monde, les duels entre les principaux postulants à l’octroi du titre sont déterminants, notamment lorsque les victoires sont réalisées en déplacement. C’est bien le cas de la jolie performance réussie dimanche dernier par l’Espérance Sportive de Tunis qui a eu le dernier mot, de la plus belle des manières, face au CSS à Sfax même devant un public «honteusement» hostile.
Le CSS, qui passait pourtant par une période faste après la réalisation de quatre victoires de suite avec l’avènement de son nouveau coach le revenant Fethi Jebel, n’a pas fait le poids devant les «Sang et Or».
Pourtant, les «Noir et Blanc» étaient presque les seuls capables à entraver la marche victorieuse de l’Espérance. Seulement le CSS a subi un revers très significatif qui en dit long sur la dimension extraordinaire nouvellement acquise par l’énorme Espérance de Mouîne Chaâbani.
L’EST joue à la Barça
En effet, au-delà de la victoire réussie par les camarades d’Anice Badri sur le score de deux buts à zéro (45’ et 76’) qui furent l’œuvre de ce dernier, ce fut la manière qui était le fait saillant de ce classico qui accaparait l’attention des spécialistes. C’est que le show de toute beauté, affiché par l’équipe de Bab Souika, a épaté tout le monde, y compris les Sfaxiens eux-mêmes qui n’y ont vu que du feu, tellement le rendement de leur adversaire était magistral.
Personne n’a le droit de parler de faiblesse du CSS dans ce match vu la nette supériorité de l’Espérance. Après ce qu’on a pu voir, l’Espérance est en mesure de battre le CSS plusieurs fois encore si l’on rejouait cette rencontre dans cette période précise.
De l’avis de tous les spécialistes, l’Espérance qui joue merveilleusement bien depuis le début de la saison, n’attendait qu’une telle affiche dans l’antre même d’un autre grand du football tunisien pour confirmer la nouvelle dimension acquise après son quatrième sacre africain.
Même les envieurs et les rivaux de l’Espérance reconnaissent désormais qu’elle est bien partie pour asseoir une nouvelle suprématie incontestée tant sur le plan local qu’arabe et africain.
L’on n’attend plus, d’ailleurs, qu’une autre confirmation ce dimanche face aux Marocains de l’Olympique Club de Safi (au Maroc) dans le cadre de la Coupe arabe des clubs champions. Pour le moment, les supporters de l’Espérance ont le droit de jubiler et de comparer leur équipe au Barça d’Iniesta, Xavi et Messi qui étourdissait tous ses adversaires par son jeu en mouvement, basé sur des passes courtes et rapides exécutées en une seule touche la plupart du temps.
D’aucuns diront que cela va demander une grande énergie physique à étaler sur la longue saison truffée de sept fronts.
A ce propos, le travail effectué par le préparateur physique Mohamed Sabri Bouazizi depuis une longue période semble permettre de relever ce défi.
Un grand milieu de terrain
Et pour ce faire, le challenge demande aussi des joueurs performants au milieu de terrain en particulier.
A ce niveau, l’Espérance n’a pas à se plaindre.
Elle dispose d’une armada de joueurs à la fois talentueux et qui ont beaucoup de jus par-dessus le marché. Aujourd’hui, avec la récupération de Coulibaly, il devient très difficile de choisir le quatuor de l’entrejeu sans être devant le dilemme de l’embarras du choix tellement la pleiade est bien étoffée.
Pour le moment, Mouîne Chaâbani a, à sa disposition, un Kwamé Bonsu qui a nettement fait oublier le grand Franck Kom, ainsi que la superbe surprise et révélation appelée Abderraouf Benguith qui a largement impressionné son prédécesseur historique Tarek Dhiab. Bien évidemment, ce compartiment comporte aussi Anice Badri, le deuxième régisseur et nouveau meilleur buteur de l’Espérance et de l’équipe nationale.
Ces joueurs ajoutés à leurs coéquipiers Hamdou El Houni, Yassine Khénissi, Raed Fedaâ, Elyès Chetti et les autres font actuellement le bonheur de la large famille espérantiste et suscitent déjà la convoitise des clubs nantis des pays du Golfe.
Amor BACCAR