Le Parti Ennahdha a annoncé mercredi l’exclusion du Parti Qalb Tounes, présidé par Nabil Karoui et du Parti destourien libre, présidé par Abir Moussi, de ses négociations pour la formation du nouveau gouvernement.
Prônant un gouvernement de coalition, le président du Parti Ennahdah, Rached Ghannouchi a déjà commencé des entretiens préliminaires avec d’autres dirigeants, a indiqué le porte-parole du parti, Imed Khemiri.
« A l’exception de Qalb Tounes et du Parti destourien libre », Ennahdha va entamer des négociations avec tous les partis politiques, a-t-il précisé.
Ces deux partis avaient déjà annoncé leur refus de composer un gouvernement avec Ennahdha.
« Il y a des soupçons de corruption contre le président de Qalb Tounes (…) et nous voulons que le prochain gouvernement soit loin des soupçons de corruption », a affirmé Khemiri.
Deuxième force au Parlement avec 38 sièges, Qalb Tounes, créé en juin, est le parti de Nabil Karoui, candidat déçu au second tour de la présidentielle du 13 octobre, poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.
Le Parti destourien libre de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi, qui a obtenu 17 sièges, « est fasciste et ne croit pas à la démocratie (..) il est toujours attaché au passé, à l’éloge de la dictature », selon Khemiri.
Toujours selon Khemiri, Ennahdha a préparé « un document d’accord » qui devra être signé par toutes les formations politiques participant au nouveau gouvernement, et qui les engage à l’exécution de son contenu, à propos notamment de la lutte contre la corruption, le développement des services publics de base ou la lutte contre la pauvreté.
Selon la Constitution, une semaine après l’annonce des résultats définitifs des élections, dont la date n’a pas été encore fixée, le président Kais Saied chargera Ennahdha de former le gouvernement « dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois ».
Le 20 octobre, Ennahdha a annoncé qu’il choisirait une personnalité issue du parti pour présider le futur gouvernement.