Accueil Sport ligue 1 – un championnat à sens unique ? : Le devoir des autres

ligue 1 – un championnat à sens unique ? : Le devoir des autres

L’EST n’est pas coupable de mettre la main sur la compétition. C’est aux concurrents classiques de se réveiller !

Un championnat solide, c’est une forte concurrence et au moins trois ou quatre clubs blindés qui se disputent le titre de bout de bout. Même s’il y a, au bout du compte, un club qui va dominer, le 2e et le 3e vont tenir jusqu’au bout pour jouer pleinement leurs chances. Un championnat fort, même dominé par un seul club, est aussi un championnat où les clubs du milieu du tableau ne sont pas très loin du premier. Sur un seul match, ils peuvent le battre et lui opposer une farouche résistance. Quel que soit le format, quel que soit l’écart qui sépare les meilleurs des outsiders, on a un niveau élevé, une qualité garantie. Notre championnat, et depuis l’Indépendance, a vu quelques clubs se partager l’hégémonie (le ST, l’ESS et l’EST, puis le cycle du CA, du CSS et l’apparition brève du SRS, de la JSK et du CAB comme champions). Mais avouons que l’EST domine depuis plus de 15 ans. Le CA, l’ESS et le CSS n’ont pu que gagner un sacre (un seul) et jamais deux de suite depuis l’an 2000. Alors que l’EST a réussi à enchaîner des séries de deux et trois titres de suite. La différence s’est fait nette, surtout dernièrement. Après le titre du CSS en 2013, ceux du CA et de l’ESS en 2015 et 2016, l’EST a repris les rênes pour gagner trois titres de suite sans fléchir. En même temps, et pour expliquer la fragilité de notre championnat, on va parler d’une raison simple mais inquiétante si on espère plus de crédibilité de notre compétition : autant l’EST avance et se développe, autant l’ESS, le CA et le CSS chutent et entrent dans des problèmes interminables. Autant l’EST réussit doucement la transition vers un autre palier (départ de plusieurs cadres et arrivée d’un contingent de joueurs algériens), autant ses rivaux «inventent» des crises et perdent leur temps et leur énergie à éteindre l’incendie et à soigner, avec beaucoup de douleurs, des maux récurrents. Ce n’est pas tout, au moment où l’EST réussit à «enfermer» ses crises et ses problèmes dans un cercle restreint (aidée, il faut le dire, par un lobbying médiatique favorable et une maîtrise de l’entourage de l’équipe première), autant les mêmes crises et les mêmes dysfonctionnements à l’Etoile, au CA (surtout) et au CSS dernièrement, sont à la portée de tous et se relayent jour et nuit dans les médias. C’est à notre avis la raison principale de cette distance que l’EST a prise sur les autres clubs en championnat. Sans oublier une manne financière inestimable de Hamdi Meddeb qui a, en plus, appris à bien gérer son effectif (cessions rentables de Kom et Blaïli). Ça se voit bien sur le terrain que les joueurs «sang et or» sont bien dans leurs têtes et leurs jambes. Ils sont sereins, et même s’ils perdent ou s’ils ont des soucis, ils savent forcer le destin. Contrairement à leurs adversaires, nerveux, impayés, indisciplinés, mal encadrés. On s’attendait cette saison à ce que l’Etoile, qui a de bons joueurs et une stabilité dans l’effectif, prenne une autre dimension d’autant que l’EST a changé d’ossature et a besoin de temps pour créer un nouveau cycle. Eh bien, c’est le contraire qui s’est produit. L’EST n’a pas mis longtemps pour accélérer malgré les différentes compétitions, et l’Etoile (qui a mal vu en optant pour un Benzarti qui n’a plus la même réussite qu’auparavant) a fléchi avec une énorme crise et le départ de Charfeddine. Cela ne se produit pas à l’EST et même quand Meddeb menace de s’en aller (été 2018), les coulisses «sang et or» interviennent vite pour le dissuader. C’est un club puissant, discret contrairement à ses rivaux où il y a des dizaines de dirigeants (ratés dans la plupart des cas) qui parlent pour ne rien dire.

Que peuvent-ils faire ?
On ne peut pas reprocher à l’EST sa supériorité (même frustrante pour ses adversaires). C’est à ces concurrents classiques de se montrer plus réguliers et plus calmes. C’est à eux de faire preuve d’abattage pour défendre leurs chances et ne pas se faire «petits». Un championnat à sens unique, comme s’apparente l’édition de 19-20, n’arrange personne, y compris l’EST qui a besoin de forte compétition pour s’améliorer. Le CA, l’ESS et le CSS ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes.
Ils ont tout pour gagner et pour retrouver leur aura et leur standing. Qu’ils arrêtent surtout de chercher des coupables et des prétextes à leur échec et leur fragilité. Tout se joue dans le club et dans les vestiaires.
Jamais on n’a vu ces concurrents classiques aussi fragiles et aussi incapables de suivre le rythme de l’Espérance. Quelque chose tourne mal chez eux. A eux de trouver des solutions, car l’écart se fait de plus en plus effrayant et insurmontable.

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Charger plus par Rafik EL HERGUEM
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